Retraites des pharmaciens : se dirige-t-on vers un régime par capitalisation ?

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Retraites des pharmaciens : se dirige-t-on vers un régime par capitalisation ?

Publié le 22 octobre 2024
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Face à la fragilisation du système de retraite par répartition, la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) envisage l’introduction d’une capitalisation collective.

« De nombreux régimes de retraite sont sous perfusion, sauf la CAVP », a déclaré Nicolas Marques, directeur général de l’Institut économique Molinari, lors des 4es rencontres de la CAVP, tenues le 17 octobre à Paris. En France, le système de retraite – régime général, régimes complémentaires et régimes spéciaux – est essentiellement basé sur le principe de la répartition, les cotisations sociales des actifs finançant les pensions des retraités. Tandis que les plans d’épargne retraite (PER, Perco…) représente 11 % du PIB. « Avec la capitalisation, c’est comme si le retraité continuait à travailler ! Elle épaule la répartition quand celle-ci est à la peine. C’est ce mix qui permet de résister », a plaidé Nicolas Marques, en saluant la gestion « responsable » de la CAVP, dont le régime par répartition compte 66 mois de prestations en réserve. La partie capitalisation a été financée par les cotisations des adhérents à hauteur de 100 millions d’euros en 2023 tandis qu’un montant équivalent a été généré par les marchés financiers. Sur la période 1995-2023, le financement est estimé à 5,1 milliards d’euros, dont 3,6 milliards issus des cotisations et près de 1,5 milliard, des marchés financiers.

Financement de projets d’avenir

« La rentabilité est au rendez-vous. Sur la base d’une inflation des prix de 27 % entre 2009 et 2024, le régime de retraite de base des libéraux a augmenté de 21,4 %, le régime complémentaire par répartition des pharmaciens de 26,8 %, et le régime complémentaire par capitalisation de 48 % avant les revalorisations de décembre 2024, soit une progression du pouvoir d’achat supérieure de 20 % à l’inflation », a précisé Philippe Berthelot, président de la CAVP.

Il a également plaidé pour le développement d’une capitalisation « pour tous, obligatoire et collective ». Ce système serait « économique dans sa gestion (il coûte dix fois moins cher que les régimes individuels), pérenne et juste », favorisant une « équité intergénérationnelle, car les jeunes, pour l’instant, cotisent plus et toucheront moins que leurs aînés, dont ils financent la retraite ».

Un système pour financer la transition écologique

Outre les retraites, la capitalisation collective pourrait également « financer l’économie, l’innovation et la transition écologique, préserver la souveraineté économique et améliorer les comptes publics », a estimé Philippe Berthelot, qui a annoncé la création d’une association appelée Capisens, chargée de réfléchir à ces enjeux.

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