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Quelles plantes peuvent interagir avec les traitements anticoagulants ou antiagrégants ?
Plusieurs plantes présentent un risque bien établi de diminution de l’agrégation plaquettaire.
C’est le cas de la grande camomille (Tanacetum parthenum, encore appelée partenelle ou feverfew), traditionnellement utilisée dans la prévention des migraines et des maux de tête, et dont l’effet antiagrégant plaquettaire est souligné dans les monographies de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mais aussi du gingembre, du ginseng, du saule blanc (riche en dérivés salicylés) et, à un degré moindre, de la reine-des-prés (renfermant également des dérivés salicylés). Le millepertuis est impliqué via ses effets inducteurs enzymatiques des cytochromes P450 (CYP) 3A4 et 2C19 : il potentialise l’action antiagrégante du clopidogrel en augmentant sa transformation en métabolite actif, mais n’influence pas l’action de l’aspirine. Les monographies des médicaments qui renferment du Ginkgo biloba (Tanakan, Ginkor Fort, etc.) indiquent elles aussi un risque d’interaction avec des médicaments antiagrégants plaquettaires. D’autres plantes semblent présenter un risque antiagrégant à confirmer : la chirette verte (ou andrographis, traditionnellement utilisée dans des infections respiratoires et présente notamment dans des compléments alimentaires à visée antirhume : Actirub, Flash’Rub, Granions Nez-Gorge, par exemple), le marronnier d’Inde, la vigne rouge, le quinquina ou le curcuma. Pour ce dernier, un risque d’interactions avec des anticoagulants a été mis en évidence. Les anticoagulants peuvent voir également leur effet modifié en cas d’association au Ginkgo biloba, au ginseng, aux plantes contenant des dérivés salicylés, mais aussi au mélilot (dans Esberiven Fort, entre autres). Le rivaroxaban et l’apixaban ne doivent pas être associés au millepertuis dont l’action inductrice de cytochromes risque de réduire l’effet anticoagulant. Enfin, les aliments riches en vitamine K (chou, épinard, natto, foie gras, etc.) peuvent interférer avec les antivitamines K.
Sources : Echos de pharmacovigilance, bulletin n° 34, octobre 2021 ; WHO Monographs on Selected Medicinal Plants, volume 2, OMS, 2002 ; base de données publique des médicaments.
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