Pénurie de dermatologues : les pharmaciens à la rescousse ?

« La dermatologie est la spécialité où le temps d’attente pour avoir un rendez-vous est le plus long » indique la P^re Gaëlle Quéreux, cheffe de service de dermatologie au centre hospitalier universitaire de Nantes (Loire-Atlantique) et présidente de la Société française de dermatologie (SFD). Les raisons évoquées sont assez semblables dans toutes les professions médicales en tension : nombre de postes d’internes ouverts à la dermatologie trop limité, départ en retraite de spécialistes (30 % des dermatologues ont actuellement plus de 60 ans), besoins croissants d’une population française vieillissante. Par ailleurs, les jeunes diplômés revendiquent une qualité de vie professionnelle qui s’accompagne d’une diminution du temps de travail hebdomadaire.

Fort de ce constat, la D^re Nicole Jouan, dermatologue attachée à l’hôpital de Brest (Finistère) et membre de la SFD a présenté, en amont des Journées dermatologiques de Paris, des pistes d’amélioration à explorer. Parmi les messages à faire passer au public, la D^re Jouan rappelle que les dermatologues sont des spécialistes de second recours, un médecin généraliste devant d’abord être consulté. De même, une consultation annuelle dermatologique de contrôle est le plus souvent inutile (sauf risque de cancer ou maladie chronique).

La spécialiste alerte également sur l’effet pervers des plateformes de prise de rendez-vous en ligne qui banalisent l’accès aux spécialistes. Enfin, la dermatologue recommande d’inclure dans le parcours de soins, aux côtés des médecins généralistes, les pharmaciens « qui sont dans de nombreux territoires le premier accès aux soins ». Une nouvelle mission pharmaceutique en vue ?