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© Getty Images/iStockphoto-FatCamera
Missions « Covid-19 » : qu’en reste-t-il ?
La pandémie de Covid-19 a permis aux pharmaciens de jouer un rôle primordial en distribuant des masques, en réalisant des tests de dépistage puis la vaccination. Aujourd’hui, les missions liées au Covid-19 sont devenues marginales. Mais la compétence et l’image en béton restent.
Plus de trois ans après le début de la pandémie de Covid-19, que reste-t-il des missions officinales liées à cette pathologie ? Les pharmaciens sont toujours autorisés à vacciner contre le Covid-19, en particulier dans le cadre des campagnes de vaccination, comme à l’automne 2022 ou au printemps 2023. Ils peuvent aussi réaliser des tests antigéniques (TAG) de dépistage à titre individuel. Enfin, il leur est toujours permis de distribuer, à titre dérogatoire, des masques à certaines catégories de population sur présentation d’un justificatif (test positif, prescription médicale, etc.) : des masques chirurgicaux aux personnes positives au Covid-19 donc, mais aussi aux patients considérés comme vulnérables et présentant un risque de développer une forme grave de Covid-19, aux cas contacts, aux accueillants familiaux et salariés de l’aide à domicile et employés à domicile ; des masques FFP2 notamment aux personnes qui n’ont pas une production suffisante d’anticorps malgré la vaccination.
Une progression en 2022
Pour autant, la réalisation de tous ces actes s’est amenuisée au cours de l’année 2022. De fait, depuis la levée de l’obligation du port de masque dans les transports en commun, le 16 mai 2022, les Français ont peu à peu abandonné les gestes barrières. Y compris les sujets contaminés et les cas contacts qui ne demandaient plus de masque comme le constataient des pharmaciens dès juillet 2022.
Le nombre de tests RT-PCR et de TAG a également diminué au cours de l’année 2022 de 17 %. « Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de cette baisse, comme la moindre dangerosité du variant Omicron, qui plus est avec une population de plus en plus vaccinée, ou encore la fin du remboursement automatique des tests en octobre 2021 et celle du pass sanitaire dans tous les lieux (hors établissement de santé) en janvier 2022 au profit du pass vaccinal, qui ont pu entraîner des changements de comportements dans le recours au dépistage », explique la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Quant à la campagne de vaccination lancée le 3 octobre 2022, elle n’a pas suscité l’enthousiasme des foules.
Pour autant, le chiffre d’affaires (CA) « Covid-19 » réalisé par les officines n’a pas diminué en 2022. Au contraire : la rémunération liée à cette activité a progressé de 24,63 % (de 1 161 M€ en 2021 à 1 447 M€ en 2022). Cette évolution s’explique par le nombre plus élevé de pharmacies investies dans les missions « Covid-19 » en 2022 : + 10,89 % d’officines ont réalisé des TAG (20 772 officines), + 6,35 % ont dispensé des autotests aux cas contact (21 658 officines) et + 2,18 % ont vacciné (20 282 officines) contre le Covid-19. En outre, la huitième vague de la pandémie qui a sévi à l’automne 2022 a boosté les activités de dépistage et tiré la rémunération « Covid-19 » vers le haut. Ainsi, à fin octobre, elles représentaient 36 % de la rémunération totale de 2022, contre 11 % en 2021.
Mais depuis début 2023, le Covid-19 ne semble plus d’actualité. Selon la Drees, le nombre de tests RT-PCR et antigéniques durant la semaine du 16 janvier 2023 était à son plus bas niveau depuis début août 2020. D’ailleurs, la Drees ne communique plus sur ce sujet depuis cette période. Quant à la campagne de rappel contre le Covid-19 du 27 avril au 16 juin 2023, elle n’a pas suscité beaucoup d’engouement, sachant qu’elle était limitée aux plus de 65 ans, aux femmes enceintes et aux personnes à risque de forme grave et à leur entourage.
Enfin, le 5 mai 2023, l’Organisation mondiale de la santé a levé l’état d’urgence sanitaire mondial malgré un nombre de décès estimé à 20 millions sur les trois dernières années.
Un accélérateur pour les autres missions
Si l’économie de l’officine ne va plus être portée par les missions nées de la pandémie, celle-ci et la crise sanitaire ont permis de prouver la réactivité et l’efficacité du réseau officinal à mener des actions de santé publique. Et, par conséquent, d’aboutir à un élargissement des compétences des pharmaciens en matière de prévention. Ainsi, la nouvelle convention pharmaceutique, signée le 9 mars 2022, a renforcé le rôle du pharmacien en l’autorisant à réaliser un certain nombre de vaccinations de l’adulte, à participer au dépistage organisé du cancer colorectal et à faciliter le dépistage et la prise en charge des cystites aiguës chez les femmes (même si cette dernière mission n’est pas encore mise en œuvre). La profession a également bénéficié d’une valorisation de son image auprès du grand public. Sa légitimité en tant qu’acteur de santé incontournable, notamment dans un contexte de désertification médicale, ne fait désormais plus aucun doute.
Enfin, ces trois dernières années ont marqué un tournant pour le métier de pharmacien en ouvrant de nouvelles perspectives à la profession vers un monde de prestations de services.
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