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L’avenant économique à peine signé, les pharmaciens matraqués par les baisses de prix
Le Comité économique des produits de santé (CEPS) a annoncé baisser drastiquement les prix de dispositifs médicaux et génériques. Parallèlement, les remises génériques diminuant, l’officine tangue sérieusement.
Seulement quelques semaines après avoir signé l’avenant économique à la convention nationale pharmaceutique, censé améliorer, au moins partiellement, l’économie officinale, c’est la douche froide ! Pansements hydrocellulaires, dispositifs médicaux pour autosurveillance de la glycémie, bas de contention, orthèses, médicaments génériques… le CEPS a fait part aux syndicats de son projet de revoir à la baisse un certain nombre de tarifs. Ces annonces ont été faites aux syndicats le vendredi 28 juin pour une application pour certains dispositifs médicaux le lundi 1er juillet.
Revue de détail poste par poste :
- Les pansements hydrocellulaires : le CEPS envisage 10,65 millions d’euros de baisse de prix. Concrètement, au 1er août 2024, la décote sera de 1,75 % et de 2,25 % au 1er août 2025.
- Les bas de contention : le CEPS envisage de réaliser 12,7 millions d’euros d’économie. La décote serait de 2 % au 1er août 2024 puis 2 % au 1er août 2025.
- Les orthèses : l’économie souhaitée est évaluée à 3,2 millions d’euros. La décote serait de 1,80 % au 1er août 2024 puis 1,80 % au 1er août 2025.
- Les lecteurs d’autosurveillance de la glycémie : le CEPS prévoit une décote de 15 % à partir du 1er juillet 2024, et de 7 % au 1er juillet 2025.
- Les bandelettes de glycémie : leur prix diminue de 1 % en juillet 2024 et de 0,40 % en juillet 2025.
- Les autopiqueurs et les lancettes enregistreront respectivement une réduction de leur prix de 1,80 % et de 3 % en juillet 2024.
- Les fauteuils roulants et les lits médicalisés : des décotes sont aussi prévues sur ces deux postes impactant l’économie officinale de plusieurs millions d’euros. Mais, à ce stade, elles n’ont pas encore été précisément chiffrées.
- Les remises génériques : le Gemme a informé d’une baisse des remises génériques estimée à 31 millions d’euros.
Des baisses de prix sur les génériques
Le CEPS a également fait part aux syndicats son intention de baisser les prix d’un grand nombre de génériques. « Toutes les catégories thérapeutiques sont concernées cela va des ampoules de vitamine D aux anticancéreux en passant par Ritaline, Vogalène Lyoc, les collyres. Au total, nous avons 14 pages de médicaments impactés par ces baisses », note Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Certains suscitent l’incompréhension tels :
- les antiépileptiques, des traitements hors substitution et hors tiers payant, à cause de leur marge thérapeutique étroite.
- Subutex, également hors de la mesure « tiers payant contre générique ».
« Quand le taux de substitution de 60 % à 12 mois ou de 65 % à 18 mois ou de 70 % à 18 mois n’est pas atteint, le CEPS impose d’office une baisse de prix du princeps pour arriver aux économies projetées. Or, pour ces médicaments « hors tiers payant contre générique » il est tout à fait incompréhensible d’avoir à regarder le taux de substitution », s’agace Pierre-Olivier Variot.
Des projections biaisées ?
« Au total, nous sommes à 93 millions de pertes pour l’économie de l’officine. Les projections de croissance naturelle annoncées par la Caisse nationale de l’Assurance maladie pour nous pousser à signer l’avenant économique étaient donc totalement infondées », note Pierre-Olivier Variot. A ce déficit devront également s’ajouter des baisses tarifaires sur les lits médicalisés et les fauteuils roulants. L’USPO réclame une clause de revoyure dès 2025. « Nous ne pourrons pas nous en sortir s’il n’y a pas une révision urgente du tendanciel », estime Pierre-Olivier Variot.