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Démographie officinale : les pharmacies sont sur une ligne de crête
L’Ordre a dévoilé les chiffres annuels de la démographie des pharmaciens. Si le nombre d’officinaux ne chute pas drastiquement, il continue sa lente décroissance entamée depuis 2016. Une situation risquant à terme d’impacter défavorablement le maillage.
En 2023, l’Ordre comptabilisait 74 219 pharmaciens répartis sur l’ensemble du territoire, dont 24 596 officinaux titulaires, soit une baisse de 1,3 % par rapport à 2022. En outre, l’instance a recensé 30 officines pour 100 000 habitants, contre 34 pour 100 000 habitants en 2013. « Ces chiffres ne sont pas alarmants, mais préoccupants. Nous sommes actuellement sur une ligne de crête. L’ensemble des courbes montre un décrochage en 2016, sans remontée suffisante. Les tensions sont de plus en plus fortes dans de nombreux secteurs de la pharmacie : officines mais aussi biologistes, distribution en gros », explique Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. En effet, alors que la population générale a augmenté de plus de 3,5 % en dix ans, la démographie pharmaceutique n’a, elle, progressé que de 1,8 %, soit deux fois moins rapidement.
Une chaîne pharmaceutique en tension
Or, « le vieillissement de la population, l’augmentation des besoins de tous en matière de soins, les ruptures de produits de santé et l’accroissement des déserts médicaux mettent l’ensemble de la chaîne pharmaceutique à l’épreuve », note l’Ordre. Plusieurs facteurs expliquent ce vacillement : le manque d’attractivité de la filière officinale, mais aussi la restructuration du réseau. « Sur les questions universitaires, le premier enjeu reste la clarification du système Parcours d’accès spécifique Santé (PASS) et de la licence accès santé (LAS) permettant d’intégrer les études de pharmacies », poursuit Carine Wolf-Thal.
Accroître l’attractivité des études
Afin de remédier aux pénuries de recrutements, l’Ordre a également travaillé avec les pouvoirs publics sur la simplification des procédures pour les pharmaciens diplômés à l’étranger et désireux d’exercer en France. Ils représentent ainsi 3 % des effectifs, soit 2 236 professionnels formés à compétences et qualifications égales aux pharmaciens français.
Enfin, l’Ordre prône d’accroître l’offre de perspectives de carrières. « Il est important que chaque pharmacien puisse se projeter dans un parcours évolutif avec des possibilités de spécialisation et progression. Nous travaillons déjà à rendre plus lisibles les modalités de reconversion entre nos métiers et contribuerons dans le cadre de la réforme du 3e cycle (R3C) à la mise en œuvre de passerelles pour faciliter la mobilité au sein de notre profession », conclut Carine Wolf-Thal.
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