Cinquième vague de Covid-19 : les nouvelles mesures sanitaires vont attirer du monde en pharmacie

Cinquième vague de Covid-19 : les nouvelles mesures sanitaires vont attirer du monde en pharmacie

Publié le 25 novembre 2021
Par Anne-Hélène Collin
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Le ministre de la Santé a annoncé, lors d’une conférence de presse ce 25 novembre, les nouvelles mesures sanitaires pour faire face à la cinquième vague de Covid-19, alors que la situation épidémique se dégrade.

Rappel pour les 18 ans et plus, 5 mois après la primo-vaccination

Première mesure annoncée par Olivier Véran : l’administration d’un rappel de vaccin à ARNm anti-Covid-19 à tous les adultes de 18 ans et plus, et dans un délai raccourci à 5 mois après la primovaccination au lieu de 6 mois actuellement, comme recommandé par la Haute Autorité de santé (HAS) plus tôt dans la matinée. Dans son avis publié ce 25 novembre, la HAS préconise l’administration « dès maintenant » de la dose de rappel anti-Covid-19 pour tous les adultes, se basant sur des modélisations de l’Institut Pasteur avec pour hypothèses le taux de transmission (R0) du Sars-CoV-2, l’effet du climat, la capacité logistique « de distribution des troisièmes doses », le rythme de distribution, les personnes éligibles par tranches d’âge (plus de 65 ans, plus de 50 ans, plus de 40 ans, plus de 18 ans), le niveau d’adhésion de la population et le délai entre primovaccination et administration du rappel. « La réduction du pic est de l’ordre de 20 % si le rappel est uniquement chez les personnes de 65 et plus, alors qu’il est de 40 % si la dose de rappel est élargie à toutes les personnes de 18 ans et plus, souligne la HAS. En prenant l’hypothèse que le rappel a la même efficacité après 5 ou 6 mois, pour 400 000 doses distribuées par jour aux 18 ans et plus, la réduction de la taille du pic est de 50 % et 39 % respectivement pour un délai de 5 et 6 mois. »

La mesure concerne, selon le ministre de la Santé, 25 millions de Français dont 6 millions qui ont déjà reçu leur dose de rappel. Les créneaux de vaccination « sont déjà ouverts », précise Olivier Véran. Le rappel sera possible pour tous les adultes à partir du samedi 27 novembre, explique l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO) dans son Point Info du 25 novembre. Pour réaliser cette nouvelle « prouesse logistique », des centres de vaccination vont rouvrir ou amplifier leurs capacités « partout où cela est nécessaire », et le ministère de la Santé compte s’appuyer sur les professionnels de santé de ville, dont les 15 000 pharmacies du territoire qui vaccinent, qui sont mieux équipés qu’au printemps ou à l’été derniers.

La vaccination pour les enfants de 5 à 11 ans, recommandée avec le vaccin Comirnaty (Pfizer/BioNTech) en début d’après-midi par l’Agence européenne du médicament mais encore suspendue en France à l’avis du Conseil consultatif national d’éthique et à celui de la HAS, ne devrait pas commencer avant le début de l’année 2022 « car il faut recevoir les vaccins avec des dilutions adaptées aux enfants », précise Olivier Véran. Chez les enfants de 5 à 11 ans, la dose de Comirnaty sera en effet inférieure à celle utilisée chez les enfants de 12 ans et plus (10 µg contre 30 µg). Le schéma vaccinal repose sur deux injections dans les muscles de la partie supérieure du bras, à trois semaines d’intervalle. 

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Le pass sanitaire suspendu à partir du 15 janvier pour tous les adultes hors délai pour leur rappel

Les règles d’obtention ou de maintien du pass sanitaire se durcissent. Pour les vaccinés, le pass sanitaire sera suspendu pour les personnes qui n’auront pas réalisé leur rappel dans un délai de 7 mois après la primovaccination ou après l’infection. Le calendrier a été précisé : le pass sanitaire ne sera plus actif à partir du 15 décembre pour les personnes de 65 ans et plus retardataires, à partir du 15 janvier pour les personnes de plus de 18 ans. Compte tenu du délai de 5 mois entre le rappel et l’équivalent de la dernière dose de vaccin anti-Covid-19, les Français ont donc 2 mois pour prendre rendez-vous pour leur dose de rappel. L’application TousAntiCovid signalera aux utilisateurs la proche expiration de leur pass, précise le ministre de la Santé.

Les résultats des tests PCR et antigéniques valables 24 h

Pour les non-vaccinés, le résultat négatif à un test de dépisage du Covid-19 permettant l’obtention du pass sanitaire ne sera valable que 24 heures, et ce à compter du lundi 29 novembre. « Très concrètement, si vous n’êtes pas encore vaccinés et si vous souhaitez bénéficier du pass sanitaire, vous devrez donc vous faire tester tous les jours à vos frais, sauf si vous êtes symptomatiques avec une ordonnance de votre médecin, sauf si vous êtes reconnus comme cas contact par l’Agence régionale de santé ou par l’Assurance maladie », explique Olivier Véran.

Masque obligatoire partout en intérieur 

« Il faut remettre le masque », insiste Olivier Véran. Dès demain, vendredi 26 novembre, un décret rendra de nouveau obligatoire le port du masque « partout en intérieur, dans les lieux recevant du public ouverts au pass sanitaire », annonce le ministre. Les préfets auront la possibilité d’imposer, département par département, le masque en extérieur pour des événements, comme ce sera le cas pour les marchés de Noël.

Enfin, le ministre de la Santé insiste sur l’importance d’une mesure de prévention pourtant incluse tardivement : l’aération des pièces toutes les heures pendant quelques minutes.

Les espoirs : les traitements

« La donne va changer parce qu’à partir du début du mois de décembre, nous aurons l’arrivée d’un nouveau médicament : le molnupiravir », explique Olivier Véran, qui fonde « beaucoup d’espoirs » sur cet antiviral qui passera par le circuit officinal. « La France sera le premier pays européen à en faire bénéficier ses concitoyens », souligne le ministère de la Santé. Avant que d’autres anitiviraux et anticorps monoclonaux ne viennent enrichir l’arsenal thérapeutique dans les prochains mois.