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Autotests Covid-19 hors monopole : les grandes enseignes à la manœuvre
Les autotests de dépistage antigénique du Covid-19 sur prélèvement nasal sont autorisés à la vente en GMS jusqu’au 31 janvier 2022. « Heureux de participer à l’effort collectif, E.Leclerc proposera dès demain (mercredi 29 décembre, NdlR) des autototests à prix coûtant dans les deux tiers de ses magasins. Les autotests seront disponibles dans tous ses magasins à la fin de la semaine », annonce le groupe Leclerc interrogé ce 28 décembre. Le prix ? « 1,95 € l’unité dans l’ensemble de ses magasins et parapharmacies », répond Leclerc.
Les autotests Covid-19 seront aussi vendus « à prix coûtant » dans les magasins U « dans les prochains jours, affirme aussi Dominique Schelcher, président de Système U, sur les réseaux sociaux. Voilà un service attendu par nos clients, tout comme les masques et les gels. » Même stratégie chez Carrefour. « Nous allons pouvoir mettre des millions d’autotests à la disposition du plus grand nombre et à prix coûtant dans nos magasins intégrés et en e-commerce. Les stocks seront disponibles à la vente à partir de vendredi dans les premiers magasins et tout au long du mois de janvier », répond le groupe, interrogé ce 28 décembre.
« Une aberration de santé publique »
« Ce n’est pas la caissière qui va donner un conseil », fustige Laurent Filoche, président de l’Union des groupements des pharmaciens d’officine (UDGPO). Pour Alain Grollaud, président de Fédergy, la décision du gouvernement est « une aberration de santé publique ». « Un autotest seul, qui n’est pas supervisé par un professionnel de santé, n’a pas de valeur », explique-t-il, pointant le risque de fuite de cas positifs et une perte dans le contact tracing.
Autre conséquence, « les pharmaciens qui ont commandé beaucoup vont se retrouver avec des autotests sur les bras », craint Laurent Filoche. Pour lui, pas question de brader les dispositifs. « On ne vend pas qu’un produit, on délivre aussi un conseil », souligne-t-il. C’est même une obligation, rappelle l’Ordre des pharmaciens dans un communiqué du 27 décembre.
L’approvisionnement, le nerf de la guerre
L’argument revendiqué par la GMS, et qu’elle n’hésite pas à mettre en avant, est sa capacité à s’approvisionner facilement. L’histoire des masques est-elle en train de se répéter ? « Quand la GMS vous dit qu’elle a des stocks d’autotests, c’est faux », indique Alain Grollaud, ajoutant qu’elle n’a que « que quelques centaines de milliers » de dispositifs en réserve. Lundi 27 décembre, au cours d’une réunion avec les autorités, les acteurs de la profession avaient pourtant donné des garanties au gouvernement sur l’approvisionnement en autotests Covid-19 via les pharmacies. Selon Alain Grollaud, 2 millions d’autotests étaient disponibles cette semaine et 15 millions d’ici le 10 janvier. Autant de stocks que la pharmacie n’aura finalement pas car « la GMS se retourne vers les sourcings de la pharmacie. Depuis ce matin, nos sourceurs vendent à la GMS les stocks qui étaient initialement destinés à la pharmacie », dénonce Alain Grollaud.
Le monopole encore ébréché
L’autotest de dépistage antigénique du Covid-19 sur prélèvement nasal est le deuxième dispositif médical qui peut être vendu en grande surface, après le test de grossesse. « C’est une façon de faire une brèche dans le monopole, ça va à l’encontre de la santé publique. Si ce n’est pas un cadeau électoral fait à la grande distribution, qu’est-ce que c’est ? », lance Alain Grollaud.
Pour la profession, l’arrêté signé du ministre de la Santé est une « trahison d’une profession qui s’est mobilisée, qui a fait le job et qui est épuisée », déplore le président de Fédergy. Pour Laurent Filoche, « il faut arrêter de courber l’échine pour un gouvernement qui nous marche dessus ». Une réunion au ministère de la Santé avec l’ensemble de la profession se tient ce mardi midi. Des actions pourraient être menées si les pharmaciens n’obtiennent pas satisfaction.
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