Vaccination anti-Covid-19 : l’appel au deuxième rappel

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Vaccination anti-Covid-19 : l’appel au deuxième rappel

Publié le 21 juin 2022
Par Anne-Hélène Collin
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Dans un contexte de reprise de l’épidémie de Covid-19, le ministère de la Santé s’alarme sur les faibles taux de couverture de deuxième rappel vaccinal et relance la vaccination des personnes éligibles. En précisant sa position sur la généralisation du deuxième rappel chez les professionnels de santé.

« Il faut que les personnes éligibles aillent se faire vacciner le plus vite possible ». C’est le message que le ministère de la Santé et de la Prévention a voulu faire passer à l’ensemble de la presse ce 21 juin pour relancer la campagne de deuxième rappel de vaccin anti-Covid-19 chez les personnes éligibles. Et pour cause, le nombre de deuxièmes rappels administrés (199 000 la semaine du 13 juin) « n’est pas assez et ne va pas assez vite ». Seuls 48 % des résidents d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), 31 % des 80 ans et plus hors Ehpad et 19 % des 60-79 ans ont reçu leur deuxième rappel au 19 juin, selon le ministère. Soit 2,18 millions de « quatrièmes doses » administrées au 19 juin, alors que 8,7 millions de personnes sont éligibles. Avec le pic d’actes vaccinaux en décembre et janvier derniers, elles seront 9 millions début juillet, estime le ministère de la Santé, qui assure avoir mis le paquet en terme de communication : mails et courriers ciblés, spots télévisés et spots radio, etc… Pour la logistique, les autorités de santé comptent sur la ville, qui réalise aujourd’hui 94 % des vaccinations, majoritairement les pharmaciens. Il ne reste que 204 centres de vaccination actifs en France (réalisant plus de 10 injections par semaine).

Attendre l’automne, vraiment ?

Une campagne de rappel « absolument nécessaire » pour le ministère, d’autant que l’épidémie reprend (hausse du taux d’incidence et des hospitalisations en soins critiques). « Le deuxième rappel augmente le niveau de protection du premier rappel pour les plus fragiles, ce qui justifie pleinement  la campagne pour les plus âgés », ajoute le Pr Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la startégie vaccinale (COSV) et présent lors du point presse. Il affirme que les personnes vaccinées aujourd’hui bénéficieront d’une protection contre les formes graves de Covid-19 jusqu’à l’automne. A ceux qui se demandent si, en se vaccinant aujourd’hui, ils se privent d’un vaccin plus adapté aux variants en circulation et dont l’arrivée est prévue à l’automne, Alain Fischer répond : « Non. La répétition des doses de vaccins n’entraîne pas d’effets indésirables ». En clair, « il n’y pas de difficulté à combiner un rappel maintenant et un autre à l’automne », explique Alain Fischer, que ce soit en termes de sécurité, de tolérance ou d’efficacité. Le président du COSV a déjà un avis sur les vaccins attendus à la rentrée : les vaccins bivalents montrent selon lui plus d’intérêt qu’un vaccin adapté au variant Omicron. Et d’ajouter que la campagne de rappel anti-Covid-19 annoncée pour l’automne ne devrait concerner que les plus fragiles, sauf si émergeait un variant plus virulent qui nécessiterait une campagne plus globale.

Quid des professionnels de santé ?

Les professionnels de santé doivent suivre les recommandations pour la population générale : la campagne de vaccination pour un deuxième rappel concerne les soignants de 60 ans et plus et les personnes sévèrement immunodéprimées. « A ce stade, un nouveau rappel généralisé pour les soignants n’est pas du tout prévu », affirme ce jour le ministère de la Santé.

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