Salaires en officine : la négociation est avancée au…

Alors que la dernière revalorisation du point de 3 % date du 16 mars 2022, la Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) de la pharmacie d’officine s’est réunie le lundi 25 avril 2022 pour ouvrir une nouvelle négociation sur une revalorisation complémentaire du point, face à l’inflation galopante (3,6 % en février, 4,5 % en mars et certainement 5 % en mai) et du fait de la revalorisation du Smic de 2,65 % au 1^er mai.

« Nous sommes soumis à une course à l’échalote, chaque revalorisation de la valeur du point se met à la poursuite de l’augmentation du Smic, dans la mesure où celle-ci a pour effet de niveler tous les salaires en officine jusqu’au coefficient 190 inclus, et de les faire retomber sous la valeur du Smic », explique Daniel Burlet, responsable des relations sociales à l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Il a été mandaté par son conseil d’administration à négocier une revalorisation du point, « tandis que la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ne dispose d’aucun mandat de négociation alors que le sujet était prévu depuis deux mois ! », assène Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de la branche officine de Force ouvrière (FO), à l’encontre du syndicat patronal majoritaire au niveau de la représentation sociale avec près de 75 % des voix.

S’étant engagé à garantir l’attractivité de la filière officine pour remédier aux difficultés de recrutement et les salaires minima conventionnels face au problème de l’inflation, Philippe Besset, président de la FSPF, assure que le processus de négociation est enclenché. « Il était important lors de cette réunion d’écouter les revendications des différentes organisations syndicales de salariés et les ambitions de l’autre syndicat patronal mais il ne s’agissait que d’une séance d’ouverture de négociations qui ne pouvaient donc pas être conclues le même jour », s’étonne-t-il par rapport à l’invective de FO. Quand bien même la FSPF se serait abstenue, « l’USPO peut signer seule, il n y a pas de notion de majorité du côté patronal, une seule organisation peut signer, signale Philippe Denry, vice-président de la FSPF. Nous avons juste le droit de refuser l’extension de l’accord de salaires, mais nous n’avons pas dit cela non plus en séance. »

Une enquête sur les salaires

A l’occasion de cette commission paritaire, la FSPF a annoncé le lancement d’une enquête sur les niveaux de rémunération en pharmacie d’officine dont les résultats seront connus en juin. Elle a pour objectif de dresser un état des lieux complet incluant l’ensemble des éléments variables de salaires : primes exceptionnelles, de 13^e mois, d’intéressement… et « d’évaluer les écarts éventuels de rémunération avec les minima conventionnels et de disposer d’une photographie des coefficients attribués à l’embauche », précise Philippe Denry, vice-président de la FSPF.

La présentation des résultats, qui permettront en particulier de mesurer la soutenabilité économique des revendications salariales des organisations syndicales de salariés, devrait coïncider avec la prochaine réunion de la CPPNI qui, en raison de l’urgence de la revalorisation du point, a été avancée d’un mois, au 7 juin.