Metformine : rester vigilant face au risque d’acidose lactique

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Metformine : rester vigilant face au risque d’acidose lactique

Publié le 25 mai 2023
Par Alexandra Blanc
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Antidiabétique oral de la famille des biguanides, la metformine présente l’avantage de ne pas provoquer d’hypoglycémie. Cependant, elle expose à un risque d’acidose lactique, rare mais potentiellement grave, généralement liée à une utilisation inadaptée de la molécule, qui impose une information spécifique des patients et une surveillance particulière.

Dans un communiqué paru ce mercredi 24 mai, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) rappelle les règles de bon usage de la metformine et les signes évocateurs d’une acidose lactique. Cette dernière résulte d’une accumulation de lactates par inhibition de la néoglucogenèse. Elle se manifeste par des crampes, une asthénie, des vomissements, des douleurs abdominales, une dyspnée, une diminution du rythme cardiaque et, éventuellement, un état comateux potentiellement létal. Elle est favorisée notamment par une dégradation de la fonction rénale.

En 2016, l’utilisation de metformine a été autorisée chez les patients présentant une insuffisance rénale modérée. Cependant, la posologie doit être adaptée et une surveillance de la fonction rénale est nécessaire tout au long du traitement. En outre, la metformine ne doit pas être utilisée dans les situations qui favorisent son accumulation dans l’organisme telles qu’une insuffisance rénale sévère ou une affection aiguë susceptible d’altérer la fonction rénale (déshydratation, certaines infections), ainsi que dans celles qui engendrent une accumulation des lactates comme les pathologies pouvant entraîner une hypoxie tissulaire (insuffisance cardiaque ou respiratoire) et l’alcoolisme.

L’Agence rappelle également les situations qui nécessitent un arrêt temporaire du traitement sous contrôle médical : administration de produits de contraste iodés, déshydratation (diarrhée, vomissements, fièvre ou diminution de l’apport hydrique) et en cas de signes cliniques évocateurs d’acidose lactique.

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