- Accueil ›
- Nouvelles missions ›
- Vaccination ›
- Explosion des cas de coqueluche, la vaccination s’impose

© Getty Images
Explosion des cas de coqueluche, la vaccination s’impose
Depuis le début de l’année 2024, le nombre de décès liés à la coqueluche se révèle particulièrement élevé chez les nouveau-nés et les nourrissons.
Dans un avis publié le 22 juillet, la Haute autorité de santé (HAS) rappelle que la vaccination chez la femme enceinte reste l’arme la plus efficace pour protéger les touts petits. Elle recommande par ailleurs un rappel vaccinal à toutes les personnes pouvant être en contact rapproché avec des bébés de moins de 6 mois si la dernière injection reçue date de plus de 5 ans et si la mère n’a pas été vaccinée pendant la grossesse.
La coqueluche est une maladie infectieuse respiratoire très contagieuse, principalement due à la bactérie Bordetella pertussis. Elle est responsable de quintes de toux fréquentes, prolongées, épuisantes, produisant un son typique (« chant du coq »). L’intensité de ces toux peut entraîner des vomissements, voire un arrêt respiratoire. Elle est particulièrement dangereuse pour les bébés et les nourrissons. Depuis le début de l’année, les autorités sanitaires observent une forte augmentation du nombre de contaminations recensant au moins 17 décès dont 12 chez des nourrissons âgés de 2 mois et moins, un nombre déjà supérieur à celui observé lors du dernier pic épidémique de 2017. Ainsi, la HAS considère que, dans le contexte épidémique actuel, en particulier en prévision de la période estivale de recrudescence saisonnière de la coqueluche et à l’approche des grands rassemblements prévus cet été en lien avec les Jeux Olympiques et Paralympiques, la stratégie la plus efficace reste la vaccination anticoquelucheuse, telle que prévue au calendrier vaccinal.
Vacciner la femme enceinte
La HAS réaffirme que la vaccination des femmes enceintes à partir du deuxième trimestre de grossesse et au plus tard un mois avant l’accouchement, recommandée depuis 2022 en France, est la mesure la plus efficace pour protéger le nourrisson dès la naissance grâce au transfert transplacentaire des anticorps maternels. Cette mesure mise en place avec succès depuis plus de 12 ans dans de nombreux pays dont le Royaume-Uni et les États-Unis assure une protection des nourrissons contre les formes sévères et les décès de plus de 90 %. La HAS encourage donc vivement les femmes enceintes à se faire vacciner, cette mesure étant encore insuffisamment appliquée en France. « À défaut de vaccination de la mère pendant la grossesse, il reste important qu’elle le soit avant la sortie de la maternité », souligne la HAS.
Le calendrier vaccinal recommande la vaccination des femmes enceintes à partir du deuxième trimestre de grossesse, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée, pour protéger le nouveau-né et le nourrisson jusqu’à ses 6 mois.
Vaccination des nouveau-nés
La Haute autorité de santé rappelle que la vaccination des nourrissons doit intervenir dès 8 semaines avec la première dose, que la mère ait été vaccinée ou non durant la grossesse, et à 4 mois, avec la deuxième dose. Un rappel doit avoir lieu à 11 mois. Les infections mineures (rhinopharyngite, otite, bronchite ou diarrhée modérée par exemple) et/ou une fièvre de faible intensité ne doivent pas entraîner le report de la vaccination.
Vacciner toutes les personnes en contact avec des nourrissons
Pour répondre à la situation sanitaire actuelle, la HAS recommande que l’entourage proche (quel que soit son âge) en contact avec des nouveau-nés/nourrissons de moins de 6 mois reçoive une dose de rappel de vaccin dTcaP si la vaccination anticoquelucheuse antérieure date de plus de 5 ans.
Cette dose de rappel doit aussi être administrée aux professionnels de santé et de la petite enfance en contact rapproché avec des tout-petits (moins de 6 mois) parmi lesquels :
- les professionnels soignants des services de maternité, néonatalogie, de pédiatrie… ;
- les professionnels de santé en ville (médecins libéraux, kinésithérapeutes, PMI, etc.) ;
- les étudiants des filières médicales et paramédicales ;
- les professionnels de la petite enfance dont les assistants maternels ;
- les personnes effectuant régulièrement du baby-sitting.
Pour mémoire, chez ces professionnels, les rappels sont aujourd’hui recommandés tous les 20 ans. La HAS préconise que les professionnels qui ne sont pas au contact des enfants de moins de 6 mois et qui souhaitent adopter une démarche volontaire de rappel puissent bénéficier d’une dose additionnelle si leur dernière injection date de plus de 5 ans. Des études suggèrent en effet que l’efficacité vaccinale s’estomperait rapidement à compter de 5 ans après la dernière dose, devenant insuffisante pour garantir une protection contre l’infection.
Les vaccins doivent être aussi être administrés à l’entourage du nouveau-né (parents, fratrie, grands-parents et autres personnes susceptibles d’être en contact étroit et durable avec le nourrisson au cours de ses six premiers mois) dans le cadre de la stratégie dite du « cocooning », sauf si la mère a été vaccinée pendant la grossesse, au moins un mois avant l’accouchement.
En dehors de cette situation sanitaire exceptionnelle, les recommandations générales inscrites au calendrier vaccinal en vigueur restent applicables.
Deux vaccins à disposition mais une efficacité vaccinale limitée
Les deux vaccins indiqués chez l’adulte, Boostrixtetra et Repevax, sont des vaccins combinés diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite (dTcaP). Ils sont bien tolérés, les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont ceux habituellement observés avec les vaccins et des données montrent une bonne tolérance lors d’administrations répétées tous les cinq ans voire moins.
Il est précisé que si une personne a reçu récemment un rappel vaccinal dTPolio (c’est-à-dire un rappel de vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite mais ne contenant pas la valence coqueluche), un délai minimal de 1 mois devra être respecté pour la réalisation du rappel vaccinal anticoquelucheux dTcaP.
La HAS précise que cette recommandation s’inscrit en réponse à la saisine du ministère chargé de la santé dans le contexte actuel de forte résurgence de la coqueluche en France et ne constitue pas une recommandation visant à modifier le calendrier vaccinal habituel. Elle pourra être mise à jour en fonction de l’évolution des indicateurs épidémiologiques au sein des autres catégories de la population.
- Autotests grippe/Covid-19 : les pharmaciens en alerte sur leur fiabilité
- Covid-19 : fin du remboursement des tests en pharmacie au 1er mars
- La vigilance vire au rouge pour la rougeole
- Méningites : vaccination massive en région rennaise
- Grippe saisonnière : faible efficacité des vaccins de la saison 2024-2025
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin
- [VIDÉO] Négociations, augmentations, ancienneté… Tout savoir sur les salaires à l’officine
- [VIDÉO] 3 questions à Patrice Marteil, responsable des partenariats Interfimo
- [VIDÉO] Quand vas-tu mettre des paillettes dans ma trésorerie, toi le comptable ?
![[VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/03/grollaud-sans-680x320.png)
