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Cas de comptoir : baisse du seuil épileptogène
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C’est la vie de tous les jours. Celle du comptoir. Une problématique par patient et une volonté de répondre au mieux aux besoins de chacun. Rarement simple ! Et si on profitait de l’été pour réactiver les bons réflexes à avoir face à un cas d’iatrogénie ? Aujourd’hui, la maman de Natalia a choisi pour sa fille épileptique un bain de bouche. Est-il bien adapté ?
Le cas
Natalia, 7 ans, 23 kg, est traitée depuis un an pour une épilepsie-absence que le neuropédiatre peine à équilibrer. Après échec d’un premier traitement par éthosuximide, elle prend depuis deux mois Micropakine LP (acide valproïque) 250 mg, 1 sachet matin et soir. Malgré une amélioration clinique avec ce nouveau médicament, Natalia refait encore quelques crises. Sa maman vient ce matin à la pharmacie montrer un aphte dans la bouche de sa fille et demander un flacon de Hextril bain de bouche.L’analyse du cas
L’épilepsie-absence de l’enfant est une épilepsie généralisée caractérisée par des épisodes fréquents de rupture de contact avec fixité du regard, débutant généralement dans l’enfance. Le bain de bouche Hextril contient de l’hexétidine, un antiseptique local destiné à traiter les petites plaies ou les aphtes de la bouche, indiqué à partir de 6 ans. Il contient parmi ses excipients des dérivés terpéniques, menthol et huile essentielle de menthe poivrée, utilisés pour leurs propriétés antiseptiques. Ces dérivés terpéniques peuvent abaisser le seuil épileptogène. En cas de surdosage, chez le nourrisson, l’enfant et la personne âgée, ils peuvent entraîner des convulsions. C’est pourquoi, leur utilisation chez le patient ayant un antécédent d’épilepsie fait l’objet d’une précaution d’emploi, le seuil épileptogène chez ces patients étant déjà plus bas que dans la population générale. D’autres spécialités vendues sans ordonnance contiennent des dérivés terpéniques (camphre, eucalyptol, niaouli…). Leur présence peut contre-indiquer leur utilisation en cas d’antécédent d’épilepsie ou de convulsions, et ce même par voie locale.La conduite à tenir
Le pharmacien explique à la maman de Natalia qu’Hextril n’est pas le médicament le mieux adapté en raison de l’épilepsie de sa fille encore mal équilibrée, car il contient des dérivés terpéniques pouvant abaisser le seuil épileptogène. Il lui propose d’appliquer un gel cicatrisant, Hyalugel, à base d’acide hyaluronique, sans risque en cas d’épilepsie. Il précise que d’autres médicaments vendus sans ordonnance peuvent contenir des molécules pouvant abaisser le seuil épileptogène. Il lui rappelle de toujours bien prendre un avis auprès d’un médecin ou d’un pharmacien afin de vérifier que le médicament peut être administré sans risque à Natalia.A retenir
Les dérivés terpéniques (menthol, huile essentielle de menthe poivrée, camphre, eucalyptol, niaouli…), utilisés dans de nombreux produits conseils, sont susceptibles d’abaisser le seuil épileptogène. Ce cas de comptoir est extrait du Cahier Formation Iatrogénie « Les antiépileptiques » paru dans Le Moniteur des pharmacies n° 3204 du 16 décembre 2017.Publicité
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