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Biothérapies : la levée de la prescription initiale hospitalière est-elle un moyen de lutte contre la désertification médicale ?

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Biothérapies : la levée de la prescription initiale hospitalière est-elle un moyen de lutte contre la désertification médicale ?

Publié le 7 mars 2024
Par Alexandra Blanc
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A l’occasion de la deuxième édition des universités de l’eczéma qui se sont tenues ce mercredi 6 mars à l’initiative de l’Association française de l’eczéma, le Dr Marc Perrussel est revenu sur la levée imminente de la primoprescription hospitalière des biothérapies notamment en dermatologie. Il y voit un moyen de favoriser l’installation des dermatologues en ville.

Promue par diverses sociétés savantes, dont le syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV) et la société française de dermatologie (SFD), la suppression de l’obligation de primoprescription hospitalière (PIH) de biomédicaments utilisés dans certaines maladies inflammatoires chroniques est attendue par les spécialistes et les patients. « L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a envoyé un courrier en août 2023 indiquant qu’elle lançait une réflexion avec les différents acteurs concernés. Ses conclusions sont attendues pour permettre à la Haute Autorité de santé d’émettre à son tour un avis puis aux laboratoires de se mettre en conformité avec ces nouvelles règles de prescription. Je pense que cette disposition pourrait être effective d’ici juin ou éventuellement septembre 2024 », explique le Dr Marc Perrussel, dermatologue praticien attaché au centre hospitalier universitaire de Rennes (Ille-et-Vilaine) et membre du SNDV.

Pour ce médecin spécialiste qui a connu à la fois une activité libérale et hospitalière, le passage en ville de la primoprescription des biothérapies en dermatologie aura de nombreux effets bénéfiques. « La rapidité d’accès des biothérapies diminuera l’errance diagnostique et la perte de chance pour les patients. La levée de la PIH permettra également à toute la population de bénéficier des innovations thérapeutiques, certaines personnes ne pouvant que très difficilement se rendre dans des établissements hospitaliers parfois très éloignés de leur lieu de résidence », rappelle-t-il. Marc Perrussel défend également l’idée que cette mesure pourrait être de nature à faciliter l’installation en ville des spécialistes : « Les dermatologues sont formés à l’hôpital aux nouvelles thérapies et ont la satisfaction de pouvoir prescrire des traitements souvent très efficaces aux patients. Certains hésitent ensuite à s’installer en ville pour éviter la frustration de ne pas pouvoir faire valoir toute l’étendue de leur compétence. Même si la consultation d’initiation de traitement par des biothérapies est chronophage, elle présente un réel intérêt et apporte une gratification professionnelle. Je pense que cette levée de la PIH est susceptible d’attirer les dermatologues vers un exercice de ville et de lutter contre la désertification médicale ».

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