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© Getty Images
ALD : le gouvernement rétropédale mais vise les arrêts de travail et le chômage
Début mars Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la santé et de la prévention indiquait la volonté du gouvernement de réfléchir à la « pertinence du système » des ALD. Un mois plus tard, machine arrière. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances assure ne pas vouloir faire d’économies sur ce dispositif.
Dans une interview accordée à nos confrères de Ouest-France samedi 30 mars, Bruno Lemaire rassurait les 13 millions d’assurés sociaux affiliés au dispositif de l’affection longue durée (ALD) : « Nous ne voulons donc pas toucher aux ALD », ajoutant « elles sont un pilier essentiel de la solidarité ». Un mois plus tôt, Frédéric Valletoux tançait pourtant de possibles dérives liées à cette prise en charge représentant 65 % des dépenses de l’assurance maladie : « La prise en charge en ALD représente les deux tiers des remboursements par l’Assurance maladie. Il n’est donc pas illégitime, illogique, comme cela a été fait régulièrement, d’interroger (..) la pertinence de ces dispositifs ».
Une prise de parole, un tollé
A l’issue de cette prise de parole, 25 associations de malades chroniques avaient écrit à Frédéric Valletoux pour exprimer leurs inquiétudes face à cette cure d’austérité annoncée à demi-mot. « Les personnes en ALD sont précisément celles qui ont les restes à charge parmi les plus importants. », dénonçait ainsi Catherine Simonin, porte-parole de France Assos Santé et administratrice de la Ligue contre le cancer.
Les patients en ALD, parmi les plus précaires
Deux études, l’une menée par France Assos Santé sur les personnes en situation de handicap, l’autre par la Ligue contre le cancer objectivaient, en effet, plus de 1000 euros de reste à charge par an pour ces patients. « Vouloir faire des économies depuis les bureaux feutrés du ministère est une chose, la réalité de terrain en est une autre. Les personnes en situation d’ALD figurent parmi les patients les plus précaires. Leur maladie a des conséquences sur tous les pans de leur vie : au niveau social, professionnel », fait remarquer Frédéric Paing, généraliste à Saint-Lô (Manche) et membre du Collectif Santé en Danger regroupant soignants, pharmaciens, hospitaliers et libéraux.
Trouver d’autres sources d’économies chez… les chômeurs
« Nous devons réfléchir plus globalement au financement de notre modèle social. », a ajouté Bruno Lemaire. Le 26 mars 2024, l’Insee annonçait, en effet, une augmentation inédite du déficit public de la France atteignant 5,5 % du PIB en 2023 contre 4,9 % en 2022. Le ministre a donc appelé à faire des choix estimant nécessaire un débat sur l’indemnisation des arrêts maladie. A l’instar de Gabriel Attal, il a également envisagé de réformer pour la deuxième fois en moins d’un an l’assurance chômage en abaissant la durée d’indemnisation des plus de 55 ans. Il envisage « un contrat dans lequel les seniors travailleraient 80 % de leur temps, toucheraient 90 % de leur salaire et auraient droit à 100 % de la retraite ».
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