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Faut-il réformer l’Ordre ?
Vilipendé par certains, tourmenté par les bouleversements qui secouent la profession, l’Ordre a depuis 64 ans pour principale mission de faire respecter le Code de la santé publique par les pharmaciens. Mais, en regard des mutations qui se profilent, doit-il se réformer en profondeur, quitte à assouplir ses positions ? Représentants de la profession, pharmaciens et patrons de groupements nous livrent leurs réponses.
Luc Seigneur, fondateur de HPI
« Dommage que les ordres régionaux entrent dans des querelles de clochers »
« L’Ordre des pharmaciens est une institution encore conservatrice, mais sa réforme est en cours, même si sa réactivité n’est pas encore optimale. Son état d’esprit change et ses autorités ont maintenant le champ libre pour restaurer l’officine. Pour moi, ce changement de l’intérieur a commencé quand l’Ordre a réagi rapidement en alertant les autorités européennes suite à l’attaque du monopole et du maillage territorial. Depuis quelques mois, il se montre plus réactif en prenant en main certains dossiers. Ainsi, il a su créer le dossier pharmaceutique et continue d’agir en prenant des initiatives sur le terrain économique. Isabelle Adenot a défendu officiellement les SPF-PL et les holdings, enclenchant le mouvement pour restructurer l’économie officinale. Mais il est dommage que les Ordres régionaux entrent facilement dans des querelles de clochers souvent stériles. »
SI VOUS ÉTIEZ PRÉSIDENT DE L’ORDRE, QUE FERIEZ-VOUS ?
« Je pousserais les pharmaciens à se doter d’une certification qualité, comme la norme ISO 9001. Je les obligerais à se former régulièrement tous les cinq ans. Je créerais un site Internet contenant des formations validantes et du e-learning. Je favoriserais les zones rurales en créant des pôles santé dans les villages grâce à des accords avec les mairies et les médecins. Je tenterais de réduire la concurrence entre les pharmacies dans les centres-villes en favorisant davantage les regroupements. Je labelliserais des sites Internet de pharmaciens afin de réduire le risque de contrefaçons. Je favoriserais l’implication des pharmaciens dans l’hospitalisation, le maintien et les services à domicile avec des chèques CESU. Enfin, j’investirais dans une communication grand public pour réaffirmer l’importance du pharmacien comme acteur de santé publique de proximité. »
Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO
« C’est une institution moderne qui ne cède pas d’un pouce sur les fondamentaux »
« L’Ordre des pharmaciens est une institution moderne qui sait faire face aux évolutions de la profession. Son discours sur les SEL et les SPF-PL l’atteste, alors que les Ordres d’autres professions réglementées ne sont pas toujours en phase avec les évolutions du métier. Au-delà des évolutions de la profession, l’Ordre prend garde à ne pas céder d’un pouce sur le terrain des fondamentaux : le maillage territorial, le monopole et le refus de capitaux extérieurs avec une mission disciplinaire indépendante des syndicats, qui sont les garants d’une bonne organisation. C’est pourquoi il a raison de vouloir faire respecter des règles précises en matière de communication. Car celle-ci doit faire l’objet d’une campagne homogène représentant la profession, par exemple sur la loi HPST. Si demain les pharmaciens pouvaient communiquer sans limite et sur n’importe quoi, l’image de notre profession risque d’être affaiblie. L’Ordre des pharmaciens a donc raison de chercher un consensus avec les groupements et de mettre un garde-fou. »
SI VOUS ÉTIEZ PRÉSIDENT DE L’ORDRE, QUE FERIEZ-VOUS GILLES BONNEFOND ?
« Je créerais un label pour les sites de pharmaciens. Je ferais un lobbying plus actif pour interdire la vente de médicaments sur Internet, quel que soit le circuit de distribution à l’échelle européenne. Je stopperais l’augmentation des cotisations et j’établirais des liens avec les autres Ordres professionnels. »
Claude Japhet, président de l’UNPF
« l’ordre doit rester un garant moral et non vénal »
L’Ordre n’est pas défaillant. C’est le gardien du temple, qui garantit la moralité de la profession. En ce sens, je ne pense pas qu’il doive être réformé. En revanche, il est défaillant sur le délicat sujet de la communication. C’est à lui de communiquer, en lien avec les pharmaciens, sur les nouvelles missions de l’officine. Or, c’est un rôle qu’il ne remplit pas suffisamment. Pour éviter l’émergence de campagnes discriminatoires pour l’ensemble des pharmaciens, l’Ordre doit s’ériger en chef d’orchestre pour occuper le terrain et communiquer afin de défendre la profession. D’une manière générale, cette institution a néanmoins besoin d’évoluer. Elle commence à en prendre conscience et s’apprête, à mon sens, à être moteur dans l’évolution de la profession en ce qui concerne le monopole et le maillage territorial. En revanche, les questions économiques ne doivent pas faire partie de son terrain de jeu. L’Ordre doit rester un garant moral, et non vénal, et se situer au-dessus de la mêlée. Il est là pour garantir qu’une pharmacie peut être ouverte et approvisionnée, mais pas pour parler de remise ou de prix sur les génériques. Ces questions relèvent du champ des syndicats. »
SI VOUS ÉTIEZ PRÉSIDENT DE L’ORDRE, QUE FERIEZ-VOUS ?
« Je créerais de nouvelles règles pour les sites Internet. Je communiquerais davantage sur son rôle, et surtout sur l’utilisation des cotisations, que les pharmaciens jugent de plus en plus onéreuses. En revanche, j’arrêterais de débattre sur des questions économiques. »
Philippe Gaertner, président de la FSPF
« Une réforme sur les conflits d’intérêts des conseillers est indispensable »
« Oui, il y a toujours des points à améliorer, mais c’est un sujet complexe. D’abord, je trouve que l’Ordre des pharmaciens devrait rester dans son champ de compétences lié à la défense de la santé publique. Or, quand les instances ordinales n’hésitent pas à faire des déclarations sur des sujets économiques, elle outrepasse ses droits. Par exemple, quand un ancien président de l’Ordre déclare qu’il y a 7 000 pharmacies en trop, il n’est pas à sa place. Quelle est sa légitimité pour parler d’économie? L’Ordre a une mission de service public, qui nécessite d’être au-dessus de la mêlée. Si réforme il y a, elle doit également porter sur les conflits d’intérêts de ses membres. Les intérêts des différents conseillers ordinaux dans une SEL ou un groupement pourraient déteindre sur la politique de l’Ordre. Si l’institution prend des décisions qui vont au-delà de son champ réglementaire, comme l’économie, les différentes casquettes des membres ordinaux doivent être clairs pour tous. C’est un point essentiel pour savoir ce qu’ils sont susceptibles de pouvoir défendre eu égard à leurs appartenances. »
SI VOUS ÉTIEZ PRÉSIDENT DE L’ORDRE, QUE FERIEZ-VOUS ?
« Je demanderais aux conseillers ordinaux de déclarer quand ils sont en conflit d’intérêts. Je m’abstiendrais de traiter de sujets économiques. Je stopperais la hausse des cotisations. »
Lucien Bennatan, président de PHR
« Il ne représente pas l’ensemble des pharmaciens »
« L’Ordre a d’abord besoin d’évoluer dans sa structure. Il doit être représentatif de l’ensemble de la profession. Or, ce n’est pas le cas : les groupements et les enseignes ne font partie d’aucune section. Or, il serait légitime que leurs représentants soient membres d’une section. Par ailleurs, je pense que le mode d’élection du Conseil de l’Ordre devrait être élargi. Le président et le Conseil national devraient être élus, non par de grands électeurs, mais par la base des pharmaciens. En particulier, ceux-ci pourraient élire le président sur un programme. Dans ses décisions, je dois dire également que l’Ordre était plutôt lent à l’allumage en matière de santé publique, favorisant peu les initiatives. Enfin, et surtout, l’Ordre ne doit pas traiter de questions économiques. C’est une position qui ne lui incombe pas et qui est surtout dangereuse pour la profession. Quand l’Ordre se déclare favorable aux holdings, peut-être n’a-t-il pas conscience que ce mode d’exercice s’apparente à une chaîne de pharmacies. A ce sujet, l’Ordre va trop loin et outrepasse ses droits. En revanche, il devrait d’ores et déjà s’atteler à l’application de la loi HPST sur le terrain en faisant évoluer les textes du CSP. »
SI VOUS ÉTIEZ PRÉSIDENT DE L’ORDRE, QUE FERIEZ-VOUS ?
« J’organiserais une grande consultation sur les difficultés des pharmaciens, leur vision du métier, leur avis sur l’organisation capitalistique, et je créerais des états généraux de la pharmacie pour prendre la température de la profession. Je mettrais en place une charte de communication interdisant toute communication commerciale, mais permettant à tous les pharmaciens de communiquer sur leur métier, quitte à soumettre cette communication à un avis ordinal. Je créerais une section pour les groupements et les enseignes. Enfin, je démocratiserais l’élection du président, qui sera alors choisi par des pharmaciens sur un programme. »
Jean-Luc Audhoui, ancien trésorier de l’Ordre
« Les décisions ne sont pas assez collégiales »
« Avant de réformer les textes, appliquons déjà ceux qui existent. L’Ordre devrait assumer les missions qui lui ont été confiées et uniquement celles-ci. Il ne lui appartient pas de s’occuper de syndicalisme, que ce soit directement ou indirectement, ni d’intervenir sur des champs qui ne relèvent pas de sa compétence, telles que l’économie ou la rémunération. A contrario, l’Ordre devrait assumer toutes ses missions de protection de la santé publique. Par ailleurs, le fonctionnement interne devrait être revu. En effet, les présidents engagent trop souvent l’Ordre dans leurs déclarations publiques, sur des positions souvent personnelles, sans en avoir référé à leurs conseils. »
si vous étiez président, que feriez-vous jean-luc audhoui ?
« Je travaillerais avec toutes les instances professionnelles, en respectant les missions de chacune. Je renforcerais le déploiement du dossier pharmaceutique sur le terrain en allant à la rencontre des pharmaciens. Je ferais en sorte que le maximum de pharmaciens s’approprient les opportunités qu’offre le développement de la loi HPST. Je veillerais à ce que tous les membres de l’Ordre soient en exercice effectif et je chercherais à motiver des jeunes pour assurer la relève. »
David Thierry, pharmacien, à l’initiative d’un projet de maison de santé
« Il devrait être plus moteur pour aider les pharmaciens à se développer »
« Il me semble que l’Ordre commence à s’engager dans une réforme de l’institution. Cela a commencé par la manière dont il a pris en charge le dossier pharmaceutique et la qualité à l’officine. Dans ces deux dossiers, l’Ordre a donné de véritables outils aux pharmaciens pour remplir leur rôle de promotion de la santé publique. Mais il ne doit pas oublier qu’il représente 23 000 pharmaciens. A ce titre, il devrait être davantage moteur dans les dossiers économiques, et notamment permettre la sortie des décrets d’application sur les SPF-PL, attendus depuis de longs mois. Ce dossier montre que l’Ordre s’est enlisé dans des désaccords avec les syndicats. Or, ils devraient parler d’une seule voix. C’est pourquoi l’Ordre devrait être davantage moteur pour aider les pharmaciens à se développer. »
SI VOUS ÉTIEZ PRÉSIDENT DE L’ORDRE, QUE FERIEZ-VOUS ?
« J’évaluerais les pharmaciens en faisant appel à des clients mystère, à des procédures de qualité et des audits codifiés. Je proposerais aux pharmaciens des formations, notamment en e-learning, pour se former tout au long de leur parcours professionnel. Je mettrais en place un système de sanctions pour pénaliser les pharmaciens qui ne sont pas compétents au comptoir, surtout dans le conseil aux patients. Je fédérerais les différents Ordres et instances professionnelles des professions médicales et paramédicales pour créer des maisons de santé pluridisciplinaires. »
Dominique Brasseur, ex-président du conseil régional de Haute-Normandie
« Ce n’est qu’une chambre d’enregistrement »
« Jusqu’ici, l’Ordre n’était qu’une chambre d’enregistrement des réformes qui se construisent et s’imposent sur le terrain. Par exemple, sur la communication, il a réagi bien trop tard. J’observe un décalage entre les élus régionaux, qui font leur travail sur le terrain, et les arcanes parisiens. Le pharmacien et le patient ne comprennent rien à l’organisation et aux objectifs de cette structure qui coûte de l’argent. Ainsi, pendant les huit années pendant lesquelles j’occupais des fonctions au Conseil national, nous n’avons jamais rencontré une association de patients. L’Ordre se complaît dans un rôle politique, mais c’est loin d’être sa seule mission. Quand je constate qu’il ne parvient pas à mettre en place un référentiel qualité pour l’ensemble des pharmaciens, c’est désolant. L’Ordre doit donc se rapprocher des réalités du terrain et, surtout, appliquer concrètement sa mission de service public. Car les pharmaciens ont besoin d’une institution novatrice qui ose. Or, nous ne prenons pas le chemin de l’Ordre de mes rêves, proche du terrain et moins embarqué qu’aujourd’hui dans la politique politicienne. »
si vous étiez président de l’Ordre, que feriez-vous ?
« Je recadrerais les fonctions électives. Les conseillers ont besoin d’un accompagnement pour être plus opérationnels. Je créerais un système de récompense des conseillers ordinaux selon des objectifs. J’établirais un lien plus direct avec les associations de patients. Je fédérerais l’ensemble de la profession en ouvrant une section aux groupements. Je réformerais le système électif. »
Bruno Lamaurt, vice-président du Cercle des pharmaciens
« Ses positions devraient être plus flexibles »
« L’Ordre est en train de se réformer. Mais, jusqu’à présent, il donnait l’impression, surtout à la jeune génération de pharmaciens, d’être à la traîne. Cette image tient aux lourdeurs administratives, aux réactions souvent décalées par rapport à la réalité du terrain. Par exemple, les pharmaciens sont souvent obligés de délivrer des produits alors qu’ils risquent d’être sanctionnés pour cela par les textes. C’est pourquoi je pense que les positions de l’Ordre ne sont pas assez flexibles. De même, sur la communication, l’Ordre devrait être un chef d’orchestre. Or, il s’est retiré du problème. Dans sa manière de gérer certains dossiers, l’institution devrait donc se moderniser. Ainsi, il serait préférable d’avoir une communication grand public institutionnelle réalisée par l’Ordre et laisser les groupements communiquer sur leurs actions. Par ailleurs, l’Ordre devrait également laisser de côté les questions économiques, qui relèvent des syndicats. Il devrait recentrer ses réflexions sur la formation professionnelle par exemple. »
si vous étiez président de l’Ordre, que feriez-vous ?
« Je créerais une charte pour donner un cadre aux sites Internet réalisés par les pharmaciens en mettant en avant les services et en interdisant certaines communications (comme les promotions flash). Je créerais un site portail qui réunirait les sites des pharmaciens. Je rédigerais une charte pour permettre aux pharmaciens de communiquer. J’inciterais la jeune génération à entrer dans l’institution, avec une communication ordinale plus dynamique. »
Brigitte Bouzige, présidente de Giphar
« il devrait être plus prospectif »
« L’Ordre est une institution incontournable. Aucune réforme majeure n’est à envisager concernant ses missions de service public confiées par le législateur. En revanche, l’Ordre doit aujourd’hui s’adapter à l’environnement et aux changements de la profession. A ce titre, il y a une prise de conscience de tous les acteurs des bouleversements de la situation, notamment avec l’application prochaine de la loi HPST. L’Ordre l’a également compris et se doit d’anticiper les conséquences d’un tel changement pour réussir ce challenge. La protection de notre profession par nos instances ordinales doit se doubler de modifications de certaines règles professionnelles. Demain, des pharmaciens se spécialiseront, ce qui accentuera la concurrence entre confrères. »
si vous étiez président de l’Ordre, que feriez-vous ?
« Je développerais des échanges plus fréquents, sous-forme de groupes de travail, avec les acteurs de la profession, dont les groupements, pour créer de nouvelles idées prospectives. J’essaierais de coller davantage aux évolutions du métier, voire de les anticiper. Je mettrais en place des campagnes de communication grand public sur la profession, qui sont complémentaires avec celles initiées par les groupements et les enseignes. Je créerais des labels pour les pharmaciens qui se spécialisent, avec l’application de la loi HPST. »
Que pense l’Ordre ?
Isabelle Adenot, présidente
« J’envisage des évaluations sur des actions de l’Ordre »
« Il est important de faire évoluer l’Ordre dans le cadre strict des missions confiées par le législateur, à savoir la déontologie, l’indépendance et la compétence professionnelle des pharmaciens. La première évolution concerne le champ des inscriptions. Début 2010, nous allons créer un guichet unique. Nous serons le premier Ordre à le mettre en place. Ensuite, je souhaite renforcer le suivi du développement professionnel continu, qui pourra être mis en oeuvre après la publication d’un décret que nous attendons prochainement. En outre, l’Ordre va utiliser son pouvoir disciplinaire et les différentes sanctions qu’il doit mettre en oeuvre pour doter les pharmaciens d’un outil de prévention. Ainsi, un pharmacien qui s’interroge sur ce qu’il peut faire pourra consulter une base de donnes jurisprudentielle, consultable sur Internet. Dans les prochains mois, je souhaiterais également refondre notre site Internet en trois volets : une partie ouverte au grand public avec des informations sur les missions de l’Ordre et les actualités, une autre réservée aux pharmaciens contenant des informations qui ne pourront pas être vues par le grand public (par exemple sur la pandémie grippale) et un volet qui s’adressera aux ordinaux. Par ailleurs, il est important que les pharmaciens et le public reconnaissent la qualité de notre travail. C’est pourquoi j’envisage, à terme, de créer un outil, sous-forme de questionnaires aux pharmaciens, pour évaluer les actions de l’Ordre. Dans les prochaines années, notre mission sera aussi de veiller, avec la libre circulation des services, à ce que tout pharmacien qui s’installe en France soit bien autorisé à exercer. C’est un grand chantier. Il faut aussi souligner que, s’il n’appartient pas à l’Ordre de traiter de sujets économiques, il doit s’exprimer en lien avec l’environnement du pharmacien. Or, nous ne pouvons pas ignorer les bouleversements économiques ni les différents modes d’exercice qui pourraient s’y adapter. La communication est un sujet que nous devons également traiter. J’ai demandé à la Direction générale de la santé d’inclure dans le Code de la santé publique la composante Internet. Ensuite, nous réfléchirons comment sécuriser les sites que nous pourrons préconiser, ceux des pharmaciens. Concernant la communication proprement dite, je dois dire que je rêve d’une campagne réalisée par l’Ordre, non sur les pharmaciens, mais sur la chaîne du médicament. Mais c’est une question de budget. Enfin, je suis consciente qu’il faut travailler à un rajeunissement des ordinaux : c’est pourquoi nous allons souvent dans les différentes régions pour expliquer notre rôle et, je l’espère, susciter des vocations. Dans le même esprit, l’Ordre devra aller vers davantage de régionalisation, avec des référents régionaux. »
Sondage directmedica
Sondage réalisé par téléphone les 18 et 19 novembre 2009 sur un échantillon représentatif de 100 pharmaciens titulaires en fonction de leur répartition géographique et de leur chiffre d’affaires.
Oui à une réforme
D’abord garantir la déontologie, puis le monopole, le maillage et enfin le maintien du capital et de l’exercice personnel
L’Ordre doit-il garantir prioritairement (trier par ordre de préférence de 1 à 4, 1 étant ce que l’Ordre doit garantir prioritairement et 4 ce qu’il doit le moins garantir)
L’Ordre doit-il être réformé ?
Cité en priorité n°1
Cité en priorité n°2
Cité en priorité n°3
Cité en priorité n°4
Comment jugez-vous l’action de l’Ordre sur :
Le monopole ?
Le maillage territorial ?
Le maintien du capital et l’exercice personnel ?
Le respect de la déontologie ?
Impartialité
Dans son rôle disciplinaire, l’Ordre est-il
Incontournable économie
L’Ordre peut-il se passer d’intervenir sur les questions économiques ?
Comment jugez-vous l’action de l’Ordre face aux nouveaux enjeux de la profession pour les différents thèmes suivants :
Internet
La communication
Comment jugez-vous l’action de l’Ordre face aux nouveaux enjeux de la profession pour les différents thèmes suivants :
Les nouvelles missions du pharmacien
L’organisation des réseaux de SEL
Des cotisations trop élevées
Jugez-vous le montant des cotisations à l’Ordre des pharmaciens trop élevé ?
Communiquer vers le grand public
Pensez-vous que l’Ordre doit permettre aux pharmaciens de communiquer plus largement vers le grand public ?
Du côté de l’Allemagne Un système « trois en un »
Dix-sept ordres et autant de représentations syndicales : on pourrait croire l’organisation des pharmaciens allemands complexe. Il n’en est rien : les Ordres des 16 Länder sont regroupés sous un Ordre fédéral. Quant aux 17 représentations syndicales ou DAV (Deutscher Apotheker Verein), elles sont réunies sous une confédération en quasi-monopole puisque plus de 90 % des titulaires en sont membres. Pour parfaire ce soigneux ordonnancement, une organisation chapeaute le tout, l’ABDA, (Bundesvereinigung Deutscher Apothekerverbände). Elle représente tous les pharmaciens qu’ils exercent en officine, dans l’industrie, dans les pouvoirs publics ou en hôpital. A l’Ordre, auquel adhère obligatoirement tout pharmacien, les questions relatives à la profession, ses droits et ses devoirs, l’interdiction d’exercer, le respect du statut de profession libérale, la formation continue… A la DAV, les questions économiques. Cette structure négocie d’ailleurs avec l’industrie et avec les quelque 200 caisses d’assurance maladie présentes dans le pays.
« Par conséquent, un pharmacien qui n’est pas affilié à la DAV est exclu des conventions, à moins qu’il ne prenne un avocat pour défendre son dossier », précise un porte-parole de l’ABDA. Plus récemment, dans le cadre de la campagne de vaccination contre la grippe A, chaque DAV régionale a dû négocier avec le ministère de la Santé de chaque Land la rémunération qui serait accordée au pharmacien chargé de la répartition des vaccins. Un modèle qui a certes ses lourdeurs, mais qui permet aussi à des initiatives locales comme le management qualité de voir le jour de façon spontanée et souple, d’être testées à petite échelle avant d’être ensuite déclinées au niveau fédéral. Marie Luginsland
ce que vous en pensez
Si vous étiez président de l’Ordre, que feriez-vous ?
Jean-Luc Marchand, Lacaune (Tarn)
L’Ordre doit rester le garant des valeurs morales. En tant que président, je renforcerais son rôle capital de garde-fou car, aujourd’hui, la pharmacie part un peu dans tous les sens. Leclerc vient de lancer une nouvelle offensive contre les pharmaciens, il faut donc éviter de se disperser. Il serait de bon ton que l’Ordre soit plus communicant à l’avenir et monte plus au créneau qu’il ne le fait. Le plus gros chantier pour moi serait de développer l’image de marque du pharmacien auprès du grand public, ce qui a été insuffisamment fait jusqu’à maintenant. Ma seconde priorité sera d’empêcher les dérives purement mercantiles de certains confrères qui sont très nuisibles à notre profession.
Alain Sternchuss, La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique)
Je ne changerais pas beaucoup de choses. Je suis en phase avec ce que l’Ordre entreprend pour préserver et faire respecter les fondamentaux de la pharmacie (propriété, monopole, répartition démogéographique). Mon action serait cohérente avec les objectifs poursuivis : faciliter l’accès à une dispensation de qualité sur l’ensemble du territoire, à des produits certifiés en bénéficiant d’un conseil du pharmacien. Je mettrais donc l’accent sur la sécurisation de la chaîne de distribution et livrerais une lutte sans merci contre la contrefaçon et les ventes parallèles sur Internet. Enfin, je coordonnerais davantage les actions de communication car la diversité actuelle brouille les messages adressés au grand public. Les campagnes des enseignes à seule fin de recruter des adhérents seraient censurées.
Jean-Marc Veryepe, Saint-Venant (Pas-de-Calais)
Je ferais en sorte que l’Ordre se rapproche des groupements pour qu’ensemble ils puissent conduire une communication globale sur la pharmacie. J’autoriserais néanmoins les communications en faveur de groupes de pharmaciens dans un cadre défini et accepté par tous, mais contrôlé par l’Ordre. Les pharmaciens sont des professionnels de santé indépendants, il faut pouvoir leur laisser la possibilité de communiquer sur leurs savoir-faire, tout en évitant d’entrer dans des guerres d’enseignes. La loi HPST fixe aussi un cadre d’avenir. Je m’efforcerais de la mettre sur les rails pour que le pharmacien puisse exercer pleinement son rôle d’acteur de la prévention, du dépistage et de premier recours dans le parcours de soins. Propos recueillis par François Pouzaud
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