Les difficultés s’accentuent

Les départements sont inégalement touchés et la Dordogne, premier dans l’ordre alphabétique, est aussi l’un de ceux où les officines souffrent le plus, avec deux dépôts de bilan répertoriés. « Ces dépôts de bilan se sont produits en zone rurale, dans des communes très petites. Le nord du département perd des habitants, c’est un phénomène de fond. Une quinzaine d’officines sont disséminées dans des petits villages dont seuls deux ou trois drainent la population locale les jours de marché. Ces pharmacies ont été créées par dérogation, ça ne peut pas s’améliorer », analyse Claire Leroux, responsable du syndicat des pharmaciens de la Dordogne. Elle souligne que deux transferts vers Périgueux n’ont pu se réaliser faute de financement, tandis que le chef-lieu du département traverse de fortes perturbations. « Trois officines sont en train de péricliter », annonce-t-elle.

« En Gironde, Bordeaux compte toujours une cinquantaine d’officines en trop » rappelle Pierre Bèguerie. De fait, les tensions dans la métropole d’Aquitaine sont fortes et François Martial, président du syndicat, confirme qu’il y a eu des fermetures en 2009. Il met en cause le recul de la rémunération nette des officinaux. Les officines ont perdu 10 000 € de résultat avant impôt en moyenne en 2009. Confronté comme la Dordogne au dépeuplement de nombreuses zones rurales, le département du Lot-et-Garonne connaît des difficultés qui n’épargnent pas les villes. « Une officine d’Agen est en redressement judiciaire avec une période d’observation de six mois. Nous risquons d’avoir beaucoup de soucis en 2010 », craint Alain Gomez, président du syndicat.

Pierre Lautecaze, président du syndicat de Pyrénées-Atlantiques, évoque un confrère en difficulté, tandis que Patrick Berthelon, dans les Landes, signale le cas d’une officine qui a été rachetée avant d’être remise rapidement en vente.