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Déprime au soleil

Publié le 6 février 2010
Par Dominique Fonsèque-Nathan
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En PACA, la prime au soleil qui survalorise le prix de vente de fonds, leur nombre souvent trop élevé et la baisse des marges mettent l’officine en péril.

Après les décennies glorieuses de la région PACA, l’économie est à la peine et ce n’est pas fini. C’est l’opinion de Stéphane Pichon, président du conseil régional de l’Ordre : « On enregistre quelques dépôts de bilan ou redressements judiciaires à Marseille, Cavaillon, Nice, et il y a de grosses difficultés de trésorerie. La situation s’était déjà produite il y a 10 ans à Marseille avant de s’assainir. Le nombre trop élevé d’officines à Marseille (1 180 habitants par officine) et sur la bande littorale, les licences accordées par dérogation par le préfet malgré l’avis défavorable de l’Ordre, etc., ont provoqué des tensions et rendu de plus en plus difficiles les conditions d’exploitation. Tant que les marges étaient correctes et que les chiffres d’affaires augmentaient, la situation pouvait durer. Cela n’est plus le cas. Au moindre petit écart, c’est la catastrophe. Il n’y a plus de place pour les erreurs. » Stéphane Pichon avance quelques propositions : « iI faudrait que les titulaires soient solidaires et arrêtent une guerre des prix imbécile. Il faudrait aussi réduire le nombre d’officines à Marseille en regroupant plusieurs licences sur un local commun. »

Le constat est identique chez Charles Fauré, président du syndicat des Bouches-du-Rhône : « La centaine d’officines en trop à Marseille, la frilosité des banques constituent un cocktail explosif qui frappe ceux qui ont peu de fonds propres. Les plus en difficulté sont ceux qui ont acheté des fonds il y a moins de trois ans. Ils l’ont fait selon un modèle économique qui n’est plus d’actualité. Ils n’ont plus la capacité de rembourser leur dette. Résultat : ils adoptent des mesures draconiennes de réduction des coûts, des charges de personnel, refusent de prendre des apprentis et cessent de se rémunérer correctement. »

Dans les Alpes-Maritimes, Jean-Marie Soyer, président du syndicat, pose le même diagnostic : « Les difficultés financières ne touchent pas seulement les grandes villes comme Nice. Les confrères des vallées de la Roya, de la Tinée ou de la Vésubie ne souffrent pas de la concurrence exacerbée mais du départ des médecins prescripteurs. » Dans le Var, Michel Siffre, président du syndicat, ne déplore aucun dépôt de bilan : « Pour le moment, les pharmacies en difficulté ont trouvé un repreneur, y compris dans le centre-ville de Toulon ou l’on compte 25 officines en trop. Je pourrais citer deux associées toulonnaises qui n’arrivent plus à se rémunérer. Et elles ne sont certainement pas les seules. »

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