L’Afipa se satisfait d’une baisse du marché de l’OTC de 2,1 %
L’automédication résiste à la crise. L’Afipa (Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable) se réjouit de constater qu’en dépit d’un contexte difficile, le marché de l’OTC strict (médicaments de vente libre, non remboursables, non prescrits) reste bien orienté, même si la progression en chiffre d’affaires est plus faible en 2009 (+ 0,2 % à 1,59 milliard d’euros) qu’en 2008 (+ 4 %). Un satisfecit difficile à partager. En volume, l’embellie n’a été que de courte durée (+ 3,4 % en 2008) profitant de l’effet du déremboursement des veinotoniques. En 2009, elle laisse la place à une baisse de 2,1 % des unités (285,1 millions de boîtes vendues) qui aurait pu être beaucoup plus sévère si le marché n’avait pas été porté en novembre par les pathologies hivernales et la grippe A (H1N1), et les lancements 2009 plus nombreux (76 exactement, dont Alli et Pantozol Control) qu’en 2008 (67). Les nouveautés comptent pour 41,7 millions d’euros dans un marché qui évolue de 3,2 millions et pour 4 millions d’unités dans un marché qui en a perdu 6.
Le bilan du libre accès guère plus brillant
Les comportements d’automédication des Français ont peu ou pas évolué, même si l’enquête actualisée (2010) de l’université Pierre-et-Marie-Curie réalisée pour l’Afipa montre que 53 % des personnes achètent entre 1 et 4 fois par an des médicaments sans ordonnance. Leur attachement aux « semi-éthiques » (médicaments de vente libre et remboursables) pour se soigner reste fort, comme en témoignent les évolutions de ce marché (+ 3 % en volume et + 2,2 % en valeur). En période de crise, les Français privilégient les achats les moins chers, d’autant que le différentiel de prix s’est accentué entre les deux catégories de médicaments d’automédication (le prix moyen du médicament semi-éthique a baissé de 0,8 % à 2,50 Û alors que celui du médicament OTC hors Alli a augmenté de 1,1 % à 5,53 Û). Une telle politique des industriels n’est pas de nature à inverser la tendance négative de ces deux dernières années (sans les déremboursements, l’automédication sur l’OTC strict était en régression de 0,5 % en unités en 2008).
Le bilan sur le libre accès inspire un silence poli. Bien que l’Afipa et IMS se soient refusés à livrer le moindre chiffre sur les ventes et les prix, il leur était difficile de masquer le flop de ce marché. Comme le révèle l’enquête universitaire, le libre accès est à la fois un marché de besoin et de consommation où le prix est un critère déterminant pour près de la moitié des personnes interrogées. En outre, une séparation plus claire dans les rayons entre les médicaments en libre accès et les produits de confort, et une meilleure information sur cette zone permettraient de faire enfin décoller les chiffres.
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