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Le marché ne faiblit pas
Si la rentabilité des officines se détériore, cette conjoncture maussade en 2009 n’a pas affecté le prix de cession moyen des pharmacies, qui ressort, selon CGP, à 89 % du chiffre d’affaires. En revanche, l’apport personnel nécessaire pour acquérir une officine augmente dangereusement.
En attendant les chiffres annuels d’Interfimo, les moyennes professionnelles réalisées par le groupement CGP (sur la base d’une centaine de cessions) livrent une première tendance. Laquelle ? D’abord, en 2009, l’activité de l’officine a été sérieusement grippée. En dépit d’une progression du chiffre d’affaires de 1,5 %, l’excédent brut d’exploitation (EBE) de l’officine moyenne passe de 12,07 % à 11,74 % entre 2008 et 2009. En valeur, l’EBE s’établit alors à 201 000 euros en 2009 (contre 204 000 euros en 2008).
L’apport personnel en hausse
Dans ce contexte de détérioration de la rentabilité, CGP s’est penché sur l’évolution du prix d’acquisition du fonds de commerce et de l’apport personnel du pharmacien. Or, le tableau ci-dessous montre qu’en cinq ans le prix d’achat moyen a augmenté de 18,55 % et l’apport personnel de 50 % en valeur, ce qui n’est pas étonnant compte tenu de la baisse de rentabilité des officines. D’ailleurs, le montant de l’apport personnel représente 20,20 % en 2009 contre 16 % en 2005. Ce ratio ne surprend pas Joël Lecoeur, expert-comptable du cabinet Lecoeur, Leduc et associés, responsable de la commission statistique du groupement CGP : « Nous assistons depuis plusieurs années à une évolution significative des apports personnels, due au renchérissement du prix des pharmacies eu égard à la rentabilité dégagée. »
L’analyse de CGP montre que l’apport personnel est plus important dans les régions les plus prisées. Ainsi, il représente dans le Sud-Est et le Sud-Ouest plus de 25 % du prix d’achat moyen de l’officine. « L’apport personnel dépasse largement les frais d’acquisition payés par l’acheteur, la quotité de financement représentant environ 80 % du coût d’acquisition », indique Joël Lecoeur. Ainsi, la différence entre le prix payé et la valeur économique de l’officine mesurée par le niveau de l’EBE doit être financée par de l’apport personnel supplémentaire.
L’évaluation des fonds de pharmacie repose de plus en plus sur le critère de l’EBE, même si les pharmaciens n’ont pas vraiment renoncé, pour des raisons de facilité d’usage, à la valorisation à partir du CA TTC. Ainsi, le prix d’achat moyen de 1 610 000 euros ressort à 89 % du dernier CA TTC du vendeur et représente 8,33 fois l’EBE prévisionnel de l’acquéreur. « Il y a de fortes disparités d’une officine à une autre et d’une région à l’autre, observe Joël Lecoeur. La fourchette s’établit de 6,45 à 14,91 pour un prix de cession compris entre 60 % et 107 % du dernier CA TTC. »
A la lumière de cette enquête, on ne peut que réitérer les mêmes messages et mises en garde aux acquéreurs : plus que jamais, ils doivent prendre conscience qu’il faut acheter une officine au juste prix en fonction de sa rentabilité, et plus particulièrement dans un contexte où la croissance du CA est quasi nulle.
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