Salaires en officine : la revalorisation, c’est pour quand ?

L’ouverture d’une nouvelle négociation salariale était au programme de la Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) du 5 décembre. Comme lors de la précédente réunion du 17 octobre dernier, la revalorisation des salaires minima conventionnels a été partie remise. Le sujet sera réabordé en janvier 2023.

« Je n’avais pas mandat de signer un accord de revalorisation des salaires avant de connaître la valeur du Smic en 2023. N’ayant pas cette visibilité, on aurait couru le risque de négocier trop ou trop peu », explique Daniel Burlet, en charge des affaires sociales pour l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Philippe Denry, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), avance les mêmes raisons, estimant « qu’il serait stupide de négocier maintenant et de redémarrer une négociation un mois plus tard ». Au moment où les positions seront plus claires pour les chambres patronales. Avec deux augmentations de 3 % du point salarial en 2022, à six mois d’intervalle, « le réseau officinal a redistribué à ses salariés 350 millions d’euros, charges comprises », rappelle-t-il.

Pour Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de la branche Officine de FO, qui revendiquait un rattrapage de 2,82 % pour 2022 et une augmentation de 4 % pour 2023, soit en tout 7 %, l’augmentation de 6 % est un leurre. « En raison du décalage lié à l’application d’un accord différée à l’extension, en considérant les augmentations du point salarial au moment où elles s’appliquent et en les rapportant sur 12 mois, elles ne représentent que 3,38 % en masse, corrige-t-il. Ce n’est pas un bon message adressé par les chambres patronales qui ne prennent pas en compte les difficultés économiques qui impactent les salariés, alors que dix coefficients de la grille de raccordement se situent actuellement sous le Smic. »