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La hausse des dépenses de santé nuit à une revalorisation de la marge

Publié le 17 avril 2010
Par Francois Pouzaud
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En 2009, les dépenses remboursées par le régime général de l’assurance maladie au titre des soins de ville ont progressé de 3,7 % (vs + 2,3 % en 2008). « Elles continuent d’augmenter plus vite que la richesse nationale », constate Frédéric Van Roekeghem, directeur de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie. La croissance du volume de ces soins grimpe même à 4 %. Les dépenses de soins des médecins généralistes constituent le poste dont la croissance est la plus modérée (+ 1,9 %) et ce, malgré une activité plus soutenue en volume (+ 2,4 %) liée aux grippes saisonnière et A(H1N1).

La pression sur le médicament remboursable n’est pas prête de s’éteindre. L’an dernier, les volumes de dépenses de médicaments ont crû de 4,9 % (vs + 4,1 % en 2008) en dépit des baisses de prix (- 2,1 %), du ralentissement des volumes et du fléchissement de l’« effet structure » (les prescriptions se portent moins sur des médicaments récents et plus chers, qui sont aussi moins nombreux du fait du tarissement de l’innovation). Reste que le médicament contribue à hauteur de 1,1 point à l’augmentation des dépenses de soins de ville. Les prescriptions hospitalières, y compris la rétrocession, expliquent près de deux tiers de cette croissance.

Revaloriser : « légitime » mais « inopportun »

Ces tendances ne plaident pas en faveur d’une revalorisation de la marge de délivrance des pharmaciens, réclamée à cor et à cri par les syndicats : Frédéric Van Roekeghem a reconnu que l’évolution de la marge n’est plus en phase avec l’évolution des dépenses. Cependant, « la légitimité et l’opportunité d’une revalorisation sont difficilement conciliables dans une période de crise, à plus forte raison lorsque l’ONDAM des soins de ville n’est pas atteint ».

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