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Bras de TFR

Publié le 8 mai 2010
Par Laurent Lefort
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S’il devait y avoir une notice d’utilisation à la grève, « A manier avec précaution » y figurerait. Menacer de faire la grève de la substitution, voilà qui est… original (on appréciera naturellement le jeu de mots à sa juste valeur) et tentant dans le contexte actuel. Cerise sur ce gâteau à la chantilly écœurante, les 289 millions d’euros attendus avec la maîtrise médicalisée sur le médicament demandée aux prescripteurs. Comment faire croire un seul instant à un esprit primaire comme le mien que son but n’est pas de financer la revalorisation du C ? Une pensée fugace traversera l’esprit retors (c’est moi aussi ça !) : les pharmaciens sont vraiment les dindons de la farce. L’esprit mesuré lui répondra : « Méfions-nous des réactions épidermiques. » L’arrêt de la substitution peut laisser des cicatrices indélébiles : image détestable auprès des patients qui, pour le coup, auront eux aussi l’impression de s’être fait manipuler, négation de tous les efforts déployés autour des génériques, risque de se voir imposer des TFR si le mouvement perdurait, j’en passe et des meilleurs. La morale de l’histoire ? Le roseau ne rompt jamais, c’est entendu. Mais, à force de plier, il finit par revenir violemment à la figure. C’est peut-être juste ce qu’il y a à retenir de tout cela. C’est peut-être déjà le début d’une petite victoire.

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