Délivrance Réservé aux abonnés

Arcoxia : un coxib efficace mais source potentielle d’hypertension

Publié le 15 mai 2010
Mettre en favori

L’étoricoxib est un AINS inhibiteur sélectif de la cyclo-oxygénase 2 : il s’agit d’un coxib, ce groupe d’AINS ayant défrayé la chronique il y a quelques années. Le rofécoxib (Vioxx) a été retiré du marché en 2004 en raison d’un risque accru d’événements cardiovasculaires. Le valdécoxib (Bextra) et le lumiracoxib (Prexige), qui n’ont jamais été lancés en France, ont vu leur autorisation suspendue à l’échelle européenne, respectivement en 2005 et 2007. Reste aujourd’hui sur le marché français le célécoxib (Celebrex), auquel s’ajoute désormais l’étoricoxib qui est indiqué uniquement dans le traitement symptomatique de l’arthrose.

D’après le dossier de Transparence, ce nouveau coxib montre, au terme de sept études incluant plus de 3 700 patients seulement, sa non-infériorité par rapport aux AINS de référence (naproxène, ibuprofène, diclofénac) et au célécoxib sur la douleur et l’incapacité fonctionnelle. Ces études suggèrent qu’à dose élevée il induit un risque d’hypertension artérielle plus élevé que les autres AINS (d’où sa contre-indication chez les patients hypertendus non équilibrés), sans montrer une tolérance digestive améliorée par rapport aux anciens AINS. Le risque cardiovasculaire potentiel (qui ne ressort cependant pas des registres de pharmacovigilance des pays où l’étoricoxib est déjà disponible) doit aussi être pris en compte. Vu le nombre important de médicaments actifs contre les symptômes de l’arthrose dont le profil de tolérance est bien connu, la HAS a statué sur un niveau d’ASMR nul (ASMR V).

DENIS RICHARD, pharmacologue, analyse pour vous l’originalité pharmacologique, le degré d’innovation et l’intérêt thérapeutique des nouveaux principes actifs arrivant à l’officine.

Publicité