Les syndicats veulent des mesures urgentes pour les officines

Il y a urgence. Il faut que des mesures interviennent avant cet été pour débloquer la situation », explique Claude Japhet, président de l’UNPF. Un constat partagé par la FSPF et l’USPO lors de la première réunion de travail sur l’économie de l’officine, qui s’est tenue le 19 mai à la Direction de la Sécurité sociale. Baisse de la marge, difficultés de trésorerie, procédures de redressement judiciaire… Les trois syndicats ont dressé un même état des lieux. « Les pouvoirs publics ont admis ce diagnostic », précise Philippe Gaertner, président de la FSPF. Les syndicats ont déjà évoqué plusieurs pistes de travail. La FSPF propose de privilégier la diminution de la dégressivité de la marge et de revoir la forfaitisation des médicaments en EHPAD. « Il faut arrêter la dégressivité de la marge et avoir une plus grande linéarité », déclare de son côté Claude Japhet.

Une prochaine réunion début juin

Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO, souhaite que le gouvernement injecte 300 millions d’euros dans le réseau officinal afin de « donner une bouffée d’oxygène » à la profession. Il demande aussi l’arrêt des grands conditionnements et la révision de la marge. Et de souligner : « Je ne veux pas que l’on triture la marge et que cela se traduise par une baisse pour certains officinaux et une hausse pour d’autres ». Enfin, les trois syndicats souhaitent que les officinaux soient rémunérés pour les prestations pharmaceutiques prévues par la loi HPST.

Mais, pour l’heure, ils attendent les orientations du ministère de la Santé et la prochaine réunion début juin. Les négociations risquent d’être ardues, en particulier après l’annonce par Nicolas Sarkozy le 20 mai d’un Ondam fixé à 2,9 % en 2011 et à 2,8 % en 2012. Une mauvaise surprise à laquelle s’attendaient les syndicats. Pas question pour autant que les pharmaciens contribuent encore aux économies, alors que la réduction des temps d’hospitalisation entraîne des transferts de l’hôpital vers la ville, qui ne sont pas pris en compte. « Il faut déjà stopper la décroissance », conclut Claude Japhet.