Antibiotiques, la CNAM réattaque

Après le succès du message « Les antibiotiques, c’est pas automatique » mais face à la récente recrudescence de prescriptions d’antibiotiques injustifiées, l’Assurance maladie lance le slogan : « Les antibiotiques, si on les utilise à tort, ils deviennent moins forts ». En 2002-2003, suite à la première campagne, les prescriptions d’antibiotiques avaient chuté de 7,9 % par rapport à la saison précédente. La baisse du nombre de ces prescriptions s’était confirmée avec des baisses de 3,2 %, 4,3 %, 5 % et 7,6 % lors des saisons suivantes. C’est en 2008-2009 que la tendance s’inverse nettement avec une augmentation de 8,1 %.

Aujourd’hui, quatre prescriptions d’antibiotiques sur dix seraient inutiles et le plus souvent dans les cas d’angines et de bronchites aiguës. En effet, ces deux pathologies, pourtant majoritairement virales, se voient prises en charge par des antibiotiques dans respectivement 66 et 76 % des cas, et ce, malgré l’existence du test de diagnostic rapide (TDR) pour les angines.

Le TDR trop peu usité

Lors de la saison 2009-2010, seul 1,3 million de TDR aurait été pratiqué sur les 9 millions d’angines recensées. Face à ces constats, la nouvelle campagne de communication de l’Assurance maladie comporte deux volets. Le premier qui s’étend jusqu’au 17 juin est particulièrement centré sur les angines tandis que le second, prévu pour le mois d’octobre, y ajoutera les bronchites aiguës, pathologies plus hivernales. A travers des spots télé et des annonces dans la presse, le but de la campagne est d’amener les patients à mieux accepter la non prescription d’antibiotiques par le médecin. Cette campagne grand public fait suite à des vagues de formations dans les cabinets de médecins généralistes : 20 000 en mars 2009 et 40 000 entre novembre 2009 et avril 2010.