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Le vieillissement ne change rien aux dépenses de médicaments

Publié le 5 juin 2010
Par Francois Pouzaud
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Il faut se défaire de « l’image d’une “déferlante du grand âge” qui serait sur le point de submerger […] le système de couverture solidaire », estimait, le 22 avril, le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (voir Le Moniteur n° 2829). Une étude prospective du Collège des économistes de la santé, commanditée par le Leem, va dans le même sens.

Procédant à un vieillissement artificiel de la population, le modèle utilisé a permis de simuler les dépenses individuelles de médicaments sur 25 ans en fonction de trois scénarios : « tendanciel » (évolution du taux de morbidité suivant les tendances actuelles), « vieillissement en bonne santé » (âge de décès inchangé mais davantage d’années de vie en bonne santé) et « vieillissement en bonne santé et progrès médical » (maladie et décès survenant plus tard).

Le progrès médical coûterait cher

Résultat : le taux annuel de croissance de la dépense de médicaments due au vieillissement se situe entre 1,1 et 1,8 %. Le scénario de bonne santé est plus économique que le tendanciel (+ 1,14 % contre + 1,44 %). Dans le scénario 1, le vieillissement de la population se traduit par un surcroît de dépenses de médicaments de près de 9,8 Md€ en 2029 par rapport à 2004, contre près de 7,5 Md€ dans le scénario 2, soit une économie de 2,3 Md€ entre les deux sur 25 ans. Associé à un allongement de la durée de vie (dû au progrès médical), le scénario 3 s’avérerait en revanche plus coûteux (+ 1,77 % et + 12,5 Md€).

Les projections de la croissance des dépenses de médicaments due au vieillissement restent donc raisonnables selon le Leem (entre 1 et 2 points de croissance annuelle). Soit un peu plus que la dépense de santé en général, mais moins que la croissance de la moyenne de la richesse nationale, hors période de crise majeure.

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