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« Je suis fière du chemin parcouru ensemble »

Publié le 19 juin 2010
Par Anne-Laure Mercier
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A l’issue d’un débat organisé mardi 15 juin par la commission des Affaires sociales du Sénat, malgré deux heures passées sous les feux des critiques, Roselyne Bachelot a tiré un premier bilan positif de l’application de sa loi.

Quel que soit leur bord, les représentants des partis politiques qui ont participé au débat « La loi HPST, un an après » n’y sont pas allés avec le dos de la cuiller. « Vous restreignez le caractère démocratique du système hospitalier », « Cette réforme va détériorer l’accueil des plus pauvres de nos concitoyens, de même que les conditions de travail à l’hôpital », « Vous n’apportez aucune réponse à la disparition programmée de la médecine générale », « Avec cette loi, vous avez mis à mal l’avenir de l’hôpital public », « La loi HPST a fait un grand pas en avant vers la marchandisation de notre système de santé »… Mais rien n’a semblé ébranler la ministre de la Santé qui, tout sourire, a pris la parole à l’issue de deux heures de débat.

Tout pour un meilleur accès aux soins

Roselyne Bachelot estime ainsi qu’« un an après, les grandes mesures de la loi HPST sont en place ». Elle rappelle que « près de 140 textes, dont 8 ordonnances, ont été publiés. Mieux, tous les autres sont rédigés et sont soit en cours de publication, soit en cours d’examen au Conseil d’Etat ». La ministre le répète à qui veut l’entendre : non, « la loi n’est pas une loi de financement mais une loi d’organisation, une boîte à outils au service de la transformation de notre système de santé ». Elle rappelle que les directeurs d’ARS ont pour mission d’« élaborer le projet régional de santé, développer la prévention, accompagner la réorganisation de la médecine de ville, piloter la performance[sic] des hôpitaux et adapter le médicosocial aux besoins » et qu’ils « devront rendre des comptes ».

Roselyne Bachelot, qui indique également avoir « augmenté le nombre de places offertes aux étudiants en médecine », rappelle par ailleurs qu’elle s’était « engagée à ce que 2010 soit l’année du lancement du dossier médical personnel : le pari sera tenu ! Tout est donc mis en œuvre pour une répartition plus juste de l’offre de soins. Je veux protéger l’offre de proximité. » A ce titre, elle souligne que « la loi renforce le rôle de prévention, de suivi et de coordination des pharmaciens ». Bref, si « le texte se mettra complètement en place sur des années, voire une décennie », la ministre de la Santé assure que la réforme est en marche et se dit « fière du chemin parcouru ensemble, pour préserver les valeurs solidaires de notre système de santé. J’ai tenu les engagements pris devant vous et les Français, je suis au rendez-vous de la mise en œuvre : cette loi, je ne l’ai faite que pour nos concitoyens ! ».

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Les ARS ? quelles ARS ?

Pour 56 % des Français, la qualité des soins constitue l’élément le plus important du système de santé français. Pour 38 %, c’est le remboursement des soins. Tel est l’un des résultats du sondage réalisé par TNS Sofres les 28 et 31 mai auprès de 1 000 personnes et présenté lors du colloque du 10 juin.

Autre résultat qui interpelle : seulement 9 % des Français ont entendu parler des agences régionales de santé et savent de quoi il s’agit… Enfin, 1 Français sur 5 est déjà allé dans une maison de santé et 83 % d’entre eux en sont plutôt satisfaits. D’ailleurs, 87 % des sondés estiment que les élus locaux ont un rôle à jouer pour inciter les médecins à venir s’installer dans leur localité.

M.C.