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Picardie qui pleure…
Accros à la Corse, les médecins libéraux snobent la Picardie et font des infidélités à l’Ile-de-France. Vous voici prévenu.
Avec 238 médecins pour 100 000 habitants, la région picarde connaît la plus faible densité médicale en activité régulière. Ces vingt dernières années, elle a enregistré une baisse de 29 % des nouveaux inscrits au tableau de l’Ordre, tandis que les médecins sortants ont augmenté de 130 %. A l’inverse, la Corse demeure une région très attractive, en secteur libéral, pour les jeunes médecins (42 % des nouveaux inscrits ont fait le choix du libéral). Les villes et les bords de mer sont nettement plus attractifs que l’arrière-pays. A titre d’exemple, Bastia attire 58 % des nouveaux inscrits.
« La région Provence-Alpes-Côte d’Azur était considérée jusqu’à présent comme une région sans problème, explique le Dr Patrick Romestaing, président de la section Santé publique du Conseil national de l’ordre des médecins. Or, un fossé se creuse entre la côte et l’arrière-pays : 274 médecins pour 100 000 habitants dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et 405 dans les Alpes-Maritimes. » Pour la première fois dans l’histoire de la démographie médicale, la région PACA détrône l’Ile-de-France avec la plus forte densité médicale en activité régulière (375 médecins pour 100 000 habitants).
Si la région Ile-de-France concentre à elle seule 22,4 %? des médecins de l’ensemble de la métropole, c’est également dans cette région que les inégalités sont les plus criantes. La densité moyenne est de 373 médecins pour 100 000 habitants, mais Paris se distingue avec une densité de 742 médecins contre 223 en Seine-et-Marne. Le Val-d’Oise enregistre une augmentation de 39,5 % des effectifs en un an alors que l’Essonne recense une diminution de 27,5 %.
Midi-Pyrénées n’est plus ce qu’il était
Quatrième région de France la mieux dotée en termes de densité médicale, Midi-Pyrénées semble constituer un territoire attractif. Pourtant, en un an la région recense une baisse de 0,37 % des effectifs, avec de fortes disparités territoriales. Le département du Gers présente une densité médicale plancher de 240 médecins pour 100 000 habitants. Les départements de l’Aveyron et du Tarn, quant à eux, connaissent une chute de leurs effectifs de médecins nouvellement inscrits de respectivement 45 % et 19 %.
Picardie
Nombre de médecins Inscrits au tableau de l’Ordre : 5 647 (soit 2,2 % de l’effectif national).
Densité (nombre de médecins pour 100 000 habitants): 238.
Nouvelles inscriptions : 121 (soit +7,1 % par rapport à l’année précédente).
Faits marquants :
• La Picardie a enregistré une baisse de 23 % des nouvelles inscriptions en trente ans.
• 75,2 % des nouveaux inscrits ont fait le choix d’exercer leur activité en secteur salarié. 18,2 % effectuent des remplacements et 5 % s’installent en libéral.
Source : « Atlas régionaux de la démographie médicale française », Conseil national de l’ordre des médecins.
Ile-de-France
Nombre de médecins Inscrits au tableau de l’Ordre : 57 736 (soit 22,4 % de l’effectif national).
Densité (nombre de médecins pour 100 000 habitants): 373.
Nouvelles inscriptions : 1 110 (soit + 9,7 % par rapport à l’année précédente).
Faits marquants
Publicité• 76 % des nouveaux inscrits ont fait le choix d’exercer leur activité en secteur salarié. 16 % effectuent des remplacements et 6 % s’installent en libéral.
• 47 % des nouveaux inscrits ont choisi d’exercer leur activité à Paris.
Source : « Atlas régionaux de la démographie médicale française », Conseil national de l’ordre des médecins.
Midi-Pyrénées
Nombre de médecins Inscrits au tableau de l’Ordre : 12 061 (soit 4,7 % de l’effectif national).
Densité (nombre de médecins pour 100 000 habitants) : 326.
Nouvelles inscriptions : 198 (soit – 0,5 % par rapport à l’année précédente).
Faits marquants
• Midi-Pyrénées a enregistré une baisse de 50 % des nouvelles inscriptions en trente ans.
• L’âge moyen de la première inscription au tableau de l’Ordre de la région Midi-Pyrénées est de 33 ans (30 ans dans les Hautes-Pyrénées et 45 ans dans le Lot).
• 53 % des nouveaux inscrits ont fait le choix d’exercer leur activité en secteur salarié, 35,4 % effectuent des remplacements et 11,6 % s’installent en libéral.
Source : « Atlas régionaux de la démographie médicale française », Conseil national de l’ordre des médecins.
Corse
Nombre de médecins Inscrits au tableau de l’Ordre : 1 159 (soit 0,5 % de l’effectif national).
Densité (nombre de médecins pour 100 000 habitants) : 296.
Nouvelles inscriptions : 12 (soit + 33 % par rapport à l’année précédente).
Faits marquants
• 31 % femmes et 69 % d’hommes.
• Au 1er janvier 2009, le tableau de l’Ordre de la région Corse recense 12 nouvelles inscriptions contre 9 au 1er janvier 2008 (+ 33 %).
• La Corse a enregistré une baisse de 70 % des nouvelles inscriptions en trente ans.
• 25 % des nouveaux inscrits ont fait le choix d’exercer leur activité en secteur salarié, 33 % effectuent des remplacements et 42 % s’installent en libéral.
Source : « Atlas régionaux de la démographie médicale française », Conseil national de l’ordre des médecins.
PACA
Nombre de médecins Inscrits au tableau de l’Ordre : 24 550 (soit 9,5 % de l’effectif national).
Densité (nombre de médecins pour 100 000 habitants) : 375.
Nouvelles inscriptions : 398 (soit + 11,5 % par rapport à l’année précédente).
Faits marquants
• L’analyse régionale des données démographiques montre de fortes disparités allant de 274 médecins pour 100 000 habitants dans les Alpes-de-Haute-Provence à 405 dans les Alpes-Maritimes.
• 37 % des nouveaux inscrits ont choisi d’exercer leur activité à Marseille. Nice apparaît comme étant la deuxième ville la plus attractive de la région Provence-Alpes-Côtes d’Azur.
Source : « Atlas régionaux de la démographie médicale française », Conseil national de l’ordre des médecins.
La Lorraine mise sur les maisons de santé
Les maisons de santé, sur qui l’on compte beaucoup pour arrêter la désertification médicale, sont administrativement longues à mettre en place : trois à six ans en moyenne. En Lorraine, elles commencent à pousser comme des champignons. Ainsi, à Jœuf, une maison de santé a été inaugurée il y a un an. Celle de Mercy-le-Bas, construite en 2005, a vu sa surface tripler dans le but d’élargir l’offre de soins avec une diététicienne. Dans la vallée de l’Orne, Les élus des villages de Valleroy-aux-Saules, Hatrize et Moineville travaillent sur un projet commun et ont déjà pris contact avec des professionnels de santé pour définir les besoins de la population. Longuyon, Mars-la-Tour ou encore Spincourt cherchent aussi à se doter d’une maison médicale.
Mais l’exemple dont tout le monde parle en ce moment est celui de Vicherey, village vosgien de 200 âmes situé dans le haut Saintois, qui dispose de trois généralistes, d’un kiné, d’une infirmière, d’un podologue, d’un dentiste, d’une pédicure et d’une psychologue. Chacun y trouve son compte, médecins comme patients. La maison de santé, un quadrilatère aux larges baies vitrées, très moderne avec ses volets coulissants en bois, a vu récemment une pharmacie flambant neuve s’installer à ses côtés. Cet équipement médical a été financé à hauteur de 1,3 million d’euros par la collectivité, qui réalise une opération blanche en encaissant les loyers des libéraux hébergés sur 1 000 mètres carrés. 200 000 euros ont en outre été apportés par les pôles d’excellence rurale.
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