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Le médicament, lien entre l’hôpital et la ville
Facteur de coûts finalement faibles au regard des autres postes de dépenses de l’hôpital avec 7 % de la dépense hospitalière, le médicament est néanmoins la cible de l’action du gouvernement. Et pourtant, il contribue à la diminution des séjours d’hospitalisation et à la fameuse efficience ciblée par la réforme. Une équation que doivent résoudre chaque jour les pharmaciens hospitaliers. Et qui est, pour les officinaux, un juste retour des choses.
« Dans l’équilibre de l’objectif national des dépenses d’Assurance-maladie (ONDAM), l’hôpital a été assez ménagé. On ne lui a pas demandé de transparence sur les comptes. Tous les efforts ont été concentrés sur la médecine de ville. La tarification à l’activité a été un effort vers un rééquilibrage des comptes. Mais il faudrait que l’ONDAM de la médecine de ville soit supérieur à celui des hôpitaux », réclame Gilles Bonnefond, président délégué de l’USPO. Selon lui, la situation actuelle est d’autant moins justifiée que « les transferts d’activité de l’hôpital sur la ville continuent sans que personne ne les mesure réellement. D’un côté, on a moins de dépenses en médicaments parce que la durée des séjours hospitaliers diminue et, de l’autre, on a plus de soins kiné, infirmiers… ». Résultat, les dépenses de la médecine de ville dérapent.
Pourtant, comme l’assure Jacqueline Grassin, pharmacienne hospitalière au CHU de Tours, des efforts ont été accomplis à l’hôpital pour maîtriser les coûts, notamment grâce aux groupements d’achats. « Nous avons déjà optimisé les achats en médicaments par des groupements de CHU qui font des appels d’offres. 75 % du portefeuille est aujourd’hui couvert. La marge de manœuvre restante ne se situe pas auprès de ces établissements qui ont atteint l’objectif mais dans le fait que tous les établissements n’adhèrent pas aux groupements. » Selon la Fédération hospitalière de France, il existe 340 groupements d’achats, constitués par types d’établissements, par types de produits ou sur une base territoriale, le plus souvent régionale.
Le deuxième levier d’économies consiste à généraliser le bon usage à tous les étages de l’hôpital. Même si, comme en convient le Dr Patrick Rambourg, conseiller de la section H (pharmaciens hospitaliers) de l’Ordre national des pharmaciens, équipes médicales et pharmaceutiques ont encore du chemin à faire.
Des outils pour coordonner les soins à la sortie du patient
Du chemin à faire, il y en a aussi entre l’hôpital et la ville. « L’hôpital et la ville ne se parlent pas quant à la coordination des soins. L’article 37 de la loi HPST stipule que le service hospitalier laisse au patient le choix de ses interlocuteurs. Cela est loin d’être le cas. Alors que le patient demande son pharmacien, d’autres prestataires, ceux choisis par l’hôpital, sont au pied du service. C’est un marché qui nous échappe. Il y a un non-respect des équipes de villes. Il faudrait que l’hôpital mette en place une véritable structure de coordination des soins à la sortie du patient », analyse Gilles Bonnefond.
Alors que l’Ormedims (Observatoire régional du médicament et des dispositifs médicaux stériles) mène actuellement une étude sur les prescriptions de sortie d’hôpital auprès d’une quarantaine de pharmaciens de Poitou-Charentes, au CHU de Tours, le lien qu’entretient Jacqueline Grassin avec ses confrères officinaux est quotidien : « Les informations passent bien. Il ne se passe pas un jour sans que nous n’ayons de contact avec un officinal qui nous appelle pour des suivis de traitement. La loi devrait d’ailleurs encore améliorer ces relations en leur donnant un cadre. » En effet, la loi HPST et la création des agences régionales de santé vont favoriser l’intégration de l’hôpital et de la médecine de ville. Et c’est ainsi que, inscrit dans le parcours de soins, l’officinal devrait prendre le relais pour permettre la continuité des soins aux malades sortant de l’hôpital. Le flux d’information contraire est prévu en cas d’hospitalisation. Patrick Rambourg s’en félicite mais pose une condition, celle des moyens mis à disposition. « Il faut que nous disposions des outils nécessaires, notamment pour la communication des informations liées à la prise en charge thérapeutique des patients ».
Le CHRU de Montpellier est actuellement entré dans la phase de finalisation de son projet Orbis, consacré à l’informatisation des productions de soins. Un partenariat stratégique qu’il a conclu avec Agfa HealthCare en février dernier, faisant de cette coopération le modèle en France du système d’information Orbis. « Nous comptons beaucoup sur cet outil d’usage pluriprofessionnel que nous pensons à terme ouvrir vers l’extérieur. Le dossier pharmaceutique et le futur dossier médical personnalisé vont nous permettre aussi d’optimiser les relations ville-hôpital », conclut-il.
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Demain, les hôpitaux devront développer la chirurgie et la médecine ambulatoire. Y voyez-vous, pour les officinaux…
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