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Est-il dangereux d’enchaîner les plaquettes de pilule œstroprogestative pour supprimer les règles ?

Publié le 25 septembre 2010
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Non. Les femmes recherchent cet arrêt des règles afin d’éviter les désagréments au quotidien (sport, vie sexuelle…), des douleurs handicapantes et la prise d’anti-inflammatoires… Cela n’est pas néfaste pour leur santé, au contraire. Pour suspendre les règles, il est possible d’utiliser en continu les pilules monophasiques, le patch ou l’anneau vaginal œstroprogestatifs. En effet, à l’arrêt de ces méthodes de contraception, une hémorragie de privation apparaît. Il ne s’agit pas de règles à proprement parler mais de saignements liés à une chute artificielle de la concentration œstroprogestative sanguine qui entraîne une desquamation de la muqueuse utérine. Ces saignements n’ont pas d’intérêt physiologique.

Lorsque les premières pilules ont été mises sur le marché, le cycle menstruel a été mimé avec un schéma d’administration de 21 jours sur 28 pour rassurer les femmes. L’endomètre ne s’épaississant presque pas sous œstroprogestatif, il n’a pas besoin de desquamer chaque mois. Cependant, au bout de 3 à 4 mois de prise en continu, des spottings dus à un faible épaississement de l’endomètre peuvent apparaître. Les gynécologues conseillent donc aux femmes d’arrêter leur pilule 4 à 7 jours (selon la pilule) tous les 3 à 4 mois afin d’engendrer une hémorragie de privation. Aux Etats-Unis, une pilule œstroprogestative prise en continu un an (Lybrel) existe depuis longtemps.

Dr Brigitte Letombe Gynécologue médicale au CHRU de Lille, présidente de la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale

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