Cimzia : une injection sous-cutanée mensuelle

Le certolizumab pégol (CZP) est un fragment Fab’ d’anticorps humanisé recombinant dirigé contre le facteur de nécrose tumorale alpha. Il neutralise le TNF-alpha humain membranaire et soluble de façon dose-dépendante. Il a la même cible thérapeutique sur la polyarthrite rhumatoïde que d’autres anti-TNF comme l’étanercept (protéine recombinante du récepteur circulant du TNF-alpha, Enbrel) et deux anticorps monoclonaux : l’adalimumab (Humira) et l’infliximab (Remicade). La pégylation modifie la cinétique du certolizumab. Sa conjugaison à des polymères de polyéthylène-glycol retarde son élimination par divers mécanismes dont une diminution de la clairance rénale, de la protéolyse et de l’immunogénicité. Ainsi, la demi-vie d’élimination du CZP a une valeur comparable à celle d’un anticorps complet (environ deux semaines quelle que soit la dose). Le CZP s’injecte une fois par mois en sous-cutané ; l’infliximab s’administre en perfusion IV avec un schéma d’induction reposant sur 3 injections aux semaines S0, S2 et S6, puis une injection toutes les 8 semaines ; l’adalimumab nécessite une injection sous-cutanée toutes les deux semaines. L’efficacité du CZP est évaluée par deux études cliniques randomisées en double aveugle versus placebo. Dans chacune d’elles, une différence statistiquement significative est en faveur du groupe bénéficiaire de l’anticorps associé au méthotrexate en termes de pourcentage de patients répondeurs ACR20 (un score américain) à la semaine 24. Comme les autres anti-TNF, le CZP augmente le risque infectieux (infections urinaires et respiratoires, dont la tuberculose) et carcinogène (tumeurs cutanées, lymphomes, etc.).

Retrouvez la présentation de Cimzia sur WK-Pharma.fr

DENIS RICHARD,

pharmacologue, analyse pour vous l’originalité pharmacologique, le degré d’innovation et l’intérêt thérapeutique des nouveaux principes actifs arrivant à l’officine.