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Faut-il tenir compte des antécédents de cancers du sein côté paternel ?

Publié le 20 novembre 2010
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Oui. Concernant le risque de cancer du sein, il ne faut pas faire de différence entre un cancer du sein survenu chez une grand-mère paternelle ou dans la branche maternelle ou encore chez un homme de la famille. La transmission des gènes BRCA1 (breast cancer antigen) et BRCA2, qui prédisposent au cancer du sein héréditaire (environ 5 à 10 % des cancers du sein), peut se faire par le père ou la mère. Un homme (ou une femme) porteur de la mutation génétique a donc 50 % de risque de transmettre le gène altéré à son enfant, fille ou garçon. La présence de cette mutation n’induit pas systématiquement un cancer du sein mais en augmente le risque. Un ou des antécédents familiaux de cancer du sein survenus chez un homme doivent être pris en compte de la même façon et imposent un suivi précoce et régulier. Quant à la surveillance, un suivi rapproché est conseillé dans tous les cas à partir de l’âge de 35 ans ou cinq ans avant l’âge de survenue du premier cancer du sein dans la famille. Le suivi consiste en un examen clinique avec palpation mammaire tous les six mois. Une échographie, une mammographie et une IRM mammaire doivent être réalisées une fois par an. Une étude a montré que la pratique de l’autopalpation ne permettait pas de réduire la mortalité par cancer du sein. L’autopalpation peut rassurer certaines femmes mais peut également être source d’angoisses pour d’autres (de petits kystes ou nodules non cancéreux fréquents chez les femmes jeunes peuvent être détectés). Elle n’est donc pas à conseiller systématiquement.

Dr Marc Espié, cancérologue et directeur du centre des maladies du sein à l’hôpital Saint-Louis (Paris)

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