Perdre du poids sans risque

Les régimes amincissants sont les stars du moment. Stars déchues par le rapport de l’Anses qui fait état de leurs risques pour la santé s’ils ne sont pas encadrés. L’Agence a annoncé que ce premier rapport sera suivi d’une évaluation plus complète intégrant des données relatives aux produits diététiques pour régimes hypocaloriques et aux compléments alimentaires ayant des allégations à visée amaigrissante. En attendant, les conclusions de l’Anses sont claires : « La prise en charge d’une demande d’amaigrissement nécessite un accompagnement médical spécialisé. » En l’absence d’excès de poids (IMC < 25), tout régime amaigrissant, même encadré par un médecin ou un diététicien, est considéré par l’Anses comme une pratique à risque. Un pavé dans la mare à l’heure où la motivation esthétique prime chez de nombreux patients et où la presse grand public fait de façon anodine la promotion de régimes toujours plus efficaces. Selon l’étude INCA2 menée par l’Inpes en 2006-2007, 30 % des femmes ayant un IMC « normal » et 15 % des femmes minces (IMC  30), du surpoids (IMC > 25) ou d’une prise de poids importante, l’Anses précise l’importance d’un diagnostic précis des causes. La réduction de poids doit alors être adaptée, prudente et suivie d’une stabilisation appropriée. Le tout doit être encadré par une veille de l’état de santé physique du patient, en prévenant les carences, mais aussi de son état psychique à moyen et à long terme afin de déceler l’éventuelle apparition de troubles du comportement alimentaire ou d’un état dépressif.

Des carences à risque

L’Agence de sécurité alimentaire a par ailleurs étudié 15 régimes sur la base de leur popularité. Sont notamment concernés le régime du Dr Dukan, du Dr Fricker, de la soupe au chou et « citron detox » et le régime Montignac. Le rapport étudie les caractéristiques de ces régimes pour déterminer leurs impacts sur les apports nutritionnels de l’organisme. Fondé sur la littérature scientifique, il a pour but de déterminer les conséquences biologiques d’éventuels déséquilibres nutritionnels qui en découlent. Verdict : des apports en protéines et en sodium très souvent supérieurs aux apports nutritionnels conseillés (ANC) tandis que les apports en fibres, en fer, en calcium, en vitamine D et en magnésium sont insuffisants. En découlent des risques plus ou moins graves sur les reins, les os et le cœur ainsi que des prises de poids toujours plus importantes entre les régimes. Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Bouger au quotidien

Le Cespharm s’associe à l’Inpes pour relayer la campagne « Bouger 30 minutes par jour, c’est facile », au moment même où l’Anses fait paraître son rapport sur les risques des régimes. Hasard du calendrier ? Quoi qu’il en soit, cette campagne tombe à pic puisqu’elle promeut les bienfaits d’une activité physique régulière, préconisée également dans le cadre du maintien du poids. Affiches et brochures sont disponibles sur le site internet du Cespharm.