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Exercice pharmaceutique : le grand ras-le-bol
Ruptures d’approvisionnement, indus, tracasseries administratives, dysfonctionnements dans la mise en place des nouvelles missions, équipes officinales éreintées… la Commission paritaire nationale (CPN) du 16 décembre entre les syndicats pharmaceutiques et l’Assurance maladie s’est ouverte dans un climat tendu.
« Nous ressentons du mépris de nos interlocuteurs, nos équipes sont fatiguées alors que nous avons le sentiment de soutenir à bout de bras le système. Il faut prendre en compte leur fatigue et trouver des solutions pour que nous puissions faire correctement notre métier », lance en liminaire Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), exprime le même ras-le-bol : « La profession est exaspérée et prête à aller dans la rue en janvier. »
Si certaines des doléances exprimées lors de cette CPN relèvent du gouvernement (couches successives de formations obligatoires demandées sur la prévention et le dépistage, problème des ruptures et approvisionnement prioritaire des pharmacies de garde, ce dernier point devant faire l’objet d’un groupe de travail), pour d’autres, c’est à l’Assurance maladie d’y répondre.
La dispensation à domicile trop limitée
Les préparateurs et étudiants en pharmacie sont écartés de la dispensation à domicile avec le dispositif Prado. « Le Comité paritaire national des programmes d’accompagnement (CPNPA) a acté en réunion que toute personne autorisée à dispenser des médicaments sous la responsabilité du pharmacien peut également les délivrer au domicile du patient et de la même façon des conseils », indique le président de l’USPO. L’Assurance maladie a accepté que l’ensemble des équipes au comptoir puissent dispenser à domicile.
Indus et incidents de paiement injustifiés
Indus et incidents de paiement se multiplient et deviennent de plus en plus chronophages pour la pharmacie, ce qui exaspère Pierre-Olivier Variot. « Des vérifications de droits sur le service ADRi qui ne fonctionnent pas, des pièces Scor demandées par les caisses primaire au-delà du délai conventionnel de 3 mois et donc que les pharmaciens ne détiennent plus, des cartes d’aide médicale de l’Etat (AME) éditées pour un an alors qu’entre-temps les droits de l’assuré ont changé sont autant de causes de rejets et d’indus dont nous ne sommes pas responsables », se plaint le président de l’USPO. Il demande que les caisses soient pénalisées en cas de demandes injustifiées et que les pharmaciens soient indemnisés pour le temps passé à rechercher des pièces. Il réitère aussi sa demande de choc de simplification administrative.
Des calculs de rémunérations sur objectif de santé publique (Rosp) biaisés
Pour le calcul de la Rosp « Bon usage des produits de santé », Philippe Besset a demandé, sur l’indicateur « Stabilité de la délivrance des génériques », de neutraliser parmi les 16 molécules visées celles ayant fait l’objet de ruptures dans l’année. Par ailleurs, il constate que seulement 60 % des pharmaciens sont engagés dans la démarche qualité – autre indicateur socle de la Rosp – et ont réalisé leur auto-évaluation. « Ils doivent aussi s’inscrire à la newsletter « Démarche qualité officine », or celle-ci n’est pas accessible à tout le monde en raison de l’existence de blacklists dans le fichier de l’Ordre », signale Pierre-Olivier Variot. S’agissant de la Rosp « Développement du numérique en santé et amélioration de l’accès aux soins », l’Assurance maladie a indiqué qu’elle serait déclenchée exceptionnellement en 2022 pour les pharmaciens qui peuvent attester d’un exercice coordonné centré autour du patient, même s’ils n’appartiennent à aucune structure d’exercice coordonné.
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