Opération réseau réussie

A Bergerac (Dordogne), cinq pharmacies ont mené une vaste opération de regroupement afin de désengorger le centre-ville. « Ce projet est un cas d’école. Il a permis de sauver économiquement cinq pharmacies du centre-ville avec un minimum de nuisances pour les pharmacies environnantes », explique Stéphane Vauret, du cabinet de transaction Phar-Excel, qui a accompagné le projet de A à Z. En effet, dans cette ville de 28 000 habitants, cinq pharmacies – trois exploitées en SNC (société en nom collectif) par deux associés et deux en entreprise individuelle – vivaient les unes sur les autres. Les cinq pharmacies ont alors décidé de prendre leur avenir en main en menant une opération inédite en trois étapes.

Une cession, un transfert et un regroupement

Dans une première étape, les deux titulaires d’une des trois pharmacies en SNC rompent leur association. L’un conserve la pharmacie pour laquelle un dossier de transfert en périphérie de la ville a été déposé, l’autre rachète l’une des deux pharmacies individuelles qui était en vente. La seconde pharmacie en SNC, la plus enclavée et la plus excentrée, abandonne son site et rend sa licence pour se regrouper avec une autre pharmacie, sous le statut d’entreprise individuelle, implantée 300 mètres plus loin dans la même rue, mais dans un local plus spacieux et avec un meilleur emplacement commercial.

Passage en SEL pour les quatre officines restantes

Dans une seconde étape menée simultanément à la première, les quatre officines se transforment en SELARL. Les sociétés créées rachètent les fonds de pharmacie et l’argent de ces ventes est réinvesti dans les nouvelles affaires, dans des travaux d’aménagement et d’agrandissement.

La prise de participations croisées entre SEL

Bien que ce type de montage reste laborieux à mettre en œuvre et difficile à équilibrer entre associés, les pharmaciens ont souhaité mettre en commun des moyens au travers d’un miniréseau dans l’objectif de retirer des avantages et des résultats meilleurs. Toutes les SEL ont des participations croisées entre elles à l’exception de celle issue du regroupement et exploitée par des pharmaciens en fin de carrière. Il n’y a que des participations simples et minoritaires des trois autres SEL dans le capital de cette SEL qui permettra, quand l’heure de la retraite aura sonné pour les titulaires, d’installer un jeune diplômé dans les lieux. « Une telle opération ne se fait pas sans compromis, rapporte Stéphane Vauret. La première des difficultés a été de trouver un terrain d’entente entre pharmaciens sur la valorisation respective de leur fonds de commerce. La seconde a été d’organiser la chronologie des cessions, transfert et regroupement, sachant que les actions en recours des confrères contestant le transfert réservent une part d’inconnue que l’on ne maîtrise pas. »