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- La cranberry
Qu’est-ce que c’est ?
• La cranberry est un petit arbuste à feuilles persistantes de la famille des éricacées poussant en Amérique du Nord. Vaccinium macrocarpon désigne l’espèce productrice de la grande airelle rouge. Elle est cultivée à des fins commerciales sur des terrains sablonneux humides à pH acide (tourbières) et récoltée à l’automne (septembre à novembre).
• Les baies de V. macrocarpon forment de petits fruits acidulés de 1 à 2 cm de diamètre à maturité, de couleur rouge foncé, sur des pousses verticales issues de tiges rampantes qui se développent dans les 15 premiers cm du sol.
• Les autres noms de V. macrocarpon : pomme des prés, atoca ou atoka, airelle, pois de fagne.
Quelles sont les utilisations ?
• Outre ses qualités gustatives justifiant son usage alimentaire (fruits frais ou secs, jus, purée…), V. macrocarpon est principalement utilisé sous forme de complément alimentaire en cas de gênes urinaires, en particulier pour prévenir les récidives d’infections urinaires.
• Trois produits issus de la cranberry bénéficient de l’allégation « contribue à diminuer la fixation de certaines bactéries E. coli sur les parois des voies urinaires » : le jus concentré de cranberry, la poudre de jus concentré atomisé (90 % de la matière sèche) et le cocktail/nectar de jus de cranberry à 25 % de jus et 13 % de sucres ajoutés.
Comment agit la cranberry ?
• La cranberry est un fruit peu calorique, riche en vitamine C et en polyphénols (anthocyanes, flavonoïdes, proanthocyanidines). V. macrocarpon est particulièrement riche en proanthocyanidines de type A (une double liaison), majoritairement situées dans la peau et la pulpe du fruit.
• Son effet semble lié à l’action de ces proanthocyanidines A (PAC) qui empêchent l’adhérence de certains E. coli à la muqueuse urinaire, en particulier les souches uropathogènes qui présentent les adhésines P-fimbræ. Les PAC inhibent la synthèse des P-fimbræ et provoquent la déformation des bactéries.
A quelle dose est-elle efficace ?
L’allégation délivrée par l’Anses (ex-AFSSA) est valable uniquement si le patient consomme 36 mg/j de PAC (mesurés selon la méthode analytique colorimétrique DMAC selon les protocoles BL-DMAC ou PAC003-DMAC). Les études cliniques randomisées montrent que la consommation de jus ou d’une poudre encapsulée de V. macrocarpon renfermant 36 mg de PAC ainsi mesurés entraîne une diminution de la fréquence des infections urinaires chez les femmes âgées de 28 à 44 ans.
Quels sont ses principaux avantages ?
• La cranberry peut être administrée à la femme enceinte, à la femme qui allaite, à une petite fille (selon la forme galénique du complément alimentaire), à la personne âgée.
• Elle peut être administrée en même temps qu’un traitement antibiotique monodose prescrit pour traiter une infection urinaire ou seule en prévention (associée à des mesures hygiénodiététiques).
• Elle se prend pendant 15 jours au moment d’une gêne urinaire et/ou pendant un mois renouvelable plusieurs fois dans l’année afin de limiter les récidives d’infections urinaires. Elle peut aussi s’administrer au long cours.
• L’Afssaps reconnaît l’intérêt de certains produits à base de V. macrocarpon apportant 36 mg/j de PAC (mesurés) sur E. coli, mais n’émet pas de recommandation soulignant la variété des préparations disponibles sur le marché.
Quels sont ses principaux inconvénients ?
Le jus ou la poudre de cranberry est directement obtenu à partir des fruits récoltés. Ces ingrédients peuvent être absorbés par tous les patients à l’exception des personnes allergiques aux fruits rouges.
Sources : « Cranberry (V. macrocarpon) et infections urinaires : étude et revue de la littérature », J.-P. Lavigne et col., « Pathologie Biologie », vol. 55, 11-2007. AFSSA : saisines n° 2003-SA-0056 ; n° 2003-SA-0352 ; n° 2006-SA-0256. Afssaps : « Diagnostic et antibiothérapie des infections urinaires bactériennes communautaires de l’adulte – recommandations de bonne pratique », 3/06/2008. DGCCRF : note d’information n° 2010-218.
AUTRES PROPRIÉTÉS DES PAC À L’ÉTUDE
– Les principales études en cours portent sur l’effet protecteur des PAC de la cranberry au niveau de la cavité buccale : les PAC ralentiraient la formation de la plaque dentaire en réduisant le nombre de bactéries adhérant à la surface des dents.
– Des études suggèrent une activité antiadhérente de la cranberry contre Helicobacter pylori dans l’estomac.
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