Aromathérapie Réservé aux abonnés

L’HE d’arbre à thé

Publié le 26 février 2011
Par Géraldine Galan
Mettre en favori

Qu’est-ce que c’est ?

• L’huile essentielle (HE) d’arbre à thé est obtenue par distillation des feuilles de l’arbre à thé, encore appelé tea tree ou mélaleuque (Melaleuca alternifolia).

• Il n’existe qu’un seul chémotype d’HE d’arbre à thé. Son principal composant est un alcool terpénique, le terpinène-1-ol-4 (30 à 45 % de l’HE). Elle est également riche en alphaterpinéol, en gammaterpinène et en 1,8-cinéole.

Où en trouve-t-on à l’état naturel ?

L’arbre à thé est originaire d’Australie. C’est un arbuste de la famille des Myrtacées (comme l’eucalyptus, le niaouli, le giroflier et le myrte) aux feuilles étroites et allongées et aux fleurs blanches. A l’état sauvage, il pousse dans les zones marécageuses. Il est aujourd’hui cultivé pour répondre à la forte demande puisque 100 kg de feuilles sont nécessaires pour obtenir 1 à 2 l d’HE.

Quelles sont ses propriétés ?

• Cette HE est utilisée pour ses fortes propriétés antibactériennes à large spectre (bactériostatique ou bactéricide selon la concentration), antifongiques, antivirales et antiparasitaires. Elle posséderait par ailleurs des vertus immunostimulantes, neurotoniques, décongestionnantes, et protectrices cutanées au cours de la radiothérapie.

• Dans la majorité des cas, elle est utilisée en application locale, seule ou en mélange, à raison de quelques gouttes en massage sur la zone à traiter ou en regard de l’organe atteint. C’est le cas dans le traitement des affections buccales telles que les aphtoses, les stomatites, les abcès, les gingivites, dans celui des mycoses cutanées ou unguéales, de l’herpès buccal ou génital, de l’acné. L’œdème lymphatique est également traité par application locale, ainsi que les varices, les jambes lourdes, les hémorroïdes mais aussi les parasitoses cutanées (gale, teigne) ou les infections respiratoires, bactériennes ou virales (otites, sinusites, rhinites, bronchites). Les angines peuvent être traitées par voie orale. Dans le traitement des parasitoses intestinales (ascaris, ténia), l’HE est administrée en mélange sous forme de suppositoires.

Publicité

Comment agit-elle ?

Les seules études disponibles concernent les effets antibactériens et antifongiques de l’HE. Elle agirait en rendant perméables les membranes cellulaires bactériennes et fongiques et en inhibant la « respiration » cellulaire.

Quelles sont les doses efficaces ?

• Les bactéries sont souvent sensibles à des concentrations inférieures ou égales à 1 % d’HE d’arbre à thé (2 % pour les staphylocoques, les entérocoques et P. æruginosa). La concentration bactéricide varie selon les souches entre 0,03 et 8 %.

• La concentration minimale inhibitrice pour les champignons est de l’ordre de 0,03 à 0,5 % (sauf A. niger qui atteint 8 %), tandis que l’effet fongicide est effectif entre 0,12 et 2 %.

• Sur la peau, 3 à 4 gouttes d’HE au maximum 3 fois/j.

• Par voie orale en mélange, 2 à 3 gouttes sur un sucre ou dans du miel ou de l’huile alimentaire 2 à 4 fois/j.

Quels sont ses atouts ?

L’HE d’arbre à thé est peu toxique.

Quels sont ses risques ?

• L’emploi d’HE d’arbre à thé est déconseillé au cours du premier trimestre de la grossesse.

• L’HE est parfois irritante lorsqu’elle est appliquée pure sur la peau. Chez les nourrissons, les jeunes enfants et les patients ayant la peau sensible, il est recommandé de diluer largement l’HE (environ 20 %) dans de l’huile de calendula.

• Les traitements de troubles infectieux ne doivent en général pas dépasser 10 jours.

UTILISATIONS POSSIBLES AU QUOTIDIEN

– Pour l’hygiène buccale, ajouter une à deux gouttes d’HE d’arbre à thé sur la brosse à dents avant d’y déposer le dentifrice. L’HE aurait également un effet blanchissant sur les dents.

– Pour désinfecter les plaies cutanées, appliquer 2 gouttes d’HE d’arbre à thé pure sur la blessure.

Sources : « L’Aromathérapie. Se soigner par les huiles essentielles », nouvelle édition 2008, D. Baudoux, éditions Amyris/Carson C.F., Hammer K.A., Riley T.V. « Melaleuca alternifolia (Tea Tree) oil : a review of antimicrobial and other medicinal properties », « Clinical Microbiology Reviews », 2006 Jan ; 19 (1) : 50-62. « Les Cahiers pratiques de l’aromathérapie selon l’école française », volume 5, D. Baudoux, collection « L’aromathérapie professionnellement ». www.aroma-zone.com. « Ma Bible des huiles essentielles », D. Festy, éditions Leduc.s. « Guide pratique d’aromathérapie familiale et scientifique », D. Baudoux, édition Inspir.