Le nouveau système de rémunération a bien protégé les pharmaciens. » Si elle ne crie pas victoire, Anne Lecroart, secrétaire générale francophone de l’Association pharmaceutique belge (APB), est positive, un an après la mise en œuvre, le 1er avril 2010, de la réforme introduisant un honoraire de rémunération. « Si nous étions restés à l’ancien système, certains pharmaciens auraient rencontré d’énormes difficultés », reconnaît-elle.
Des honoraires au temps passé
L’an dernier, les volumes de vente ont baissé de 3 % et le chiffre d’affaires de 1 %. De nouvelles baisses de prix sont intervenues sur les médicaments. Au final, la rémunération a progressé de 3,3 %, par rapport à ce qu’elle aurait été avec une simple marge commerciale. Cela représente un gain moyen de 3 000 euros par pharmacie sur les 9 premiers mois d’application de la réforme. L’incertitude plane encore pour 2011, qui voit pourtant l’honoraire passer de 3,88 € à 3,94 € par boîte de médicament délivrée.
Basé sur le triptyque honoraire de base–marge économique-honoraires spécifiques, le système peut évoluer en tenant compte de la baisse des volumes de vente ou de la montée en puissance des grands conditionnements. L’APB étudie ainsi le principe d’un honoraire adapté au suivi des patients chroniques en fonction du temps passé, plutôt qu’à la vente de boîte de médicament. Toute évolution est suspendue au règlement de la crise politique en Belgique. Les retombées du nouveau système ne seront vraiment connues qu’en septembre prochain. « Ce qui est acquis, se félicite Anne Lecroart, c’est que cette réforme s’appuie sur la reconnaissance légale du rôle du pharmacien en tant que prestataire de soins. On ne reviendra plus à l’ancien système. »
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