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Grève des pharmaciens : l’union fait le nombre à Marseille
Plus de 500 officinaux ont défilé à Marseille, de la Préfecture au Vieux-Port, jeudi 30 mai. Pharmaciens, préparateurs, représentants de l’ordre et syndicats ont uni leur voix pour partager leurs craintes de voir le système de santé français virer au modèle anglosaxon.
Plus de 500 officinaux se sont pressés sur les trottoirs de la Préfecture, à Marseille, ce jeudi 30 mai, scandant en chœur des « Pharmacies, en danger, santé, menacée ! ». Pénurie de médicaments, , ouverture du capital de l’officine aux financiers, libéralisation de la vente en ligne étaient au cœur des contestations des pharmaciens, largement soutenus par la présence de leurs équipes, préparateurs, étudiants, représentants à l’ordre et syndicaux.
Tous concernés !
La foule comptait même des pharmaciens retraités. « Si le réseau disparaît – faute d’économie stable -, qui va payer ma retraite ? » s’inquiète cette ex-titulaire, plantée près du camion syndical recouverts d’écrans numériques aux messages informatifs, visant à mieux rallier les passants à la cause. Deux pas plus loin, Patrick Raimond, président USPO dans les Bouches-du-Rhône et élu URPS en Paca, est affairé à suspendre une banderolle. « Les deux millions de signatures obtenues en quelques jours sur nos deux pétitions prouvent que les patients sont déjà avec nous », confie-t-il, et pour cause, ils sont en première ligne face à la pénurie. « Certains patients en arrivent même à stopper leur traitement, après s’être rendus dans une, deux, trois pharmacies sans trouver leur médicament ». Les syndicats unissent leurs voix pour réclamer des mesures fortes. Avec, en premiers vœux, une augmentation du prix des médicaments pour ré-inciter les laboratoires à vendre leurs produits en France, et une augmentation des honoraires de dispensation. « La variable d’ajustement pour baisser le coût de la sécurité sociale, c’est toujours le prix du médicament, et les marges, observe Valérie Ollier De Lecluse, présidente du syndicat général des pharmaciens des Bouches-du-Rhône (FSPF), mais avec une inflation à 15 %, une augmentation des salaires de 9 %, et des charges de 25 %, comment maintenir notre économie à flot ? » La tension économique de l’officine se ressent jusque sur l’embauche, comme en témoigne cette préparatrice qui s’est déplacée depuis Vedène (84) pour accompagner sa titulaire à Marseille. « L’honoraire de dispensation doit être revalorisé à la hauteur de l’inflation, reprend Valérie Ollier-De Lecluse. Et si l’officine parvient à vivre de son quotidien, alors nous serons heureux de réaliser davantage de nouvelles misions. »
Vers un modèle libéral anglo-saxon ?
Selon Patrick Raimond, « nous sommes à la croisée des chemins. Soit nous restons sur notre modèle latin, soit on s’oriente vers le modèle libéral anglo-saxon ». Alors que le cortège s’apprête à quitter la préfecture pour descendre la rue Saint-Ferréol, tourner sur la Canebière et rejoindre le Vieux-Port, Laurent Patriti, conseiller ordinal dans les Bouches-du-Rhône, ironise : « Sur certains médicaments, c’est à se demander si le prix de vente couvre celui du carton ! » Et d’ajouter : « Nous nous orientons vers une médecine à deux vitesses, comme avec la vitamine A ophtalmique non remboursée que l’on arrive encore à trouver, à un prix trois fois plus élevé que celle qui est remboursée mais introuvable. Ce système ouvrirait sûrement la porte à de super mutuelles, mais ce serait un constat d’échec social ».
Si on n’est pas entendu, on ne s’interdit rien
Devant lui, deux jeunes hommes arborent des blouses de grossistes, une banderole à la main. Ils sont en fait étudiants en pharmacie. Et s’inquiètent de « l’ouverture du capital de l’officine aux financiers, confie Alexandre Cabre, président de l’AEPP, la branche de l’association étudiante ANEPF à Marseille. Si les grands groupes prenaient la main sur le capital, ce serait la course au profit, et les petits services gratuits rendus aux patients risqueraient de disparaître, comme la livraison à domicile ». Autre projet libéral critiqué, celui des plateformes en ligne de vente de médicaments. Valérie Ollier De Lecluse les qualifie d’ « anti-santé publique ». « Si le projet passe, c’est tout le réseau officinal qui se casse la figure, avec un risque accru d’iatrogénie et de contrefaçon en l’absence de conseil pharmaceutique », développe Patrick Raimond. Le 5 juin a lieu la prochaine réunion avec l’assurance maladie, et « en cas d’échec des négociations, on ne s’interdit rien », pose Valérie Ollier-De Lecluse. Arrêt des nouvelles missions, fermetures pendant les Jeux Olympiques, tout reste envisageable. Les syndicats sont déterminés.
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