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Le ministère ne veut pas d’un diplôme spécifique

Publié le 15 juillet 2011
Par Claire Bouquigny
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Sollicité par « Le Moniteur », le ministère de la Santé précise sa position sur la refonte du diplôme de préparateur. Il veut une formation plus polyvalente et reconnue dans d’autres secteurs.

Les représentants de la pharmacie d’officine, réunis au sein de la Commission paritaire nationale pour l’emploi et la formation professionnelle (CPNEFP), voudraient que soit créé pour les préparateurs un diplôme d’Etat spécifique en trois ans. Mais cette option n’a pas été retenue par le ministère de la Santé, qui préfère un BTS en deux ans. Quand il s’en explique à la demande du Moniteur, il avance qu’un diplôme spécifique aurait « l’inconvénient de ne pas entrer dans le processus d’harmonisation des modes de formation qui est mis en place avec le système LMD (licence master doctorat) », conforme aux standards européens.

Par ailleurs, la formation proposée par la CPNEFP n’offre que peu de perspectives d’évolution professionnelle en dehors de l’officine, estime le ministère. Une situation qu’il souhaite également voir changer. « Nous devons penser aux différentes accroches avec les autres professions, explique-t-il. Il est plus légitime de proposer un BTS avec une formation moins complète, plus polyvalente et qui comporte des articulations avec la formation continue et un processus de normalisation qui permette que les acquis soient reconnus dans d’autres milieux. » Quant au niveau licence, il est peu probable qu’il soit atteint car, poursuit le ministère, si les préparateurs « peuvent être formés avec un BTS en augmentant le niveau d’entrée, nous devons aussi prendre en compte le fait que leurs compétences n’ont pas été augmentées. Nous devons faire attention à ne pas aller trop loin avec un saut de deux marches ». Toute augmentation du niveau d’études signifie en outre qu’il « faut envisager une rémunération supplémentaire. Il ne serait pas correct d’imposer de faire des études plus longues sans les payer ».

Pas d’autonomie pour les préparateurs

Selon le ministère de la Santé, l’apprentissage, dont la CPNEFP défend vigoureusement le maintien, est une pratique qui devrait être plus encadrée. Il précise en effet que « l’apprentissage n’est pas conçu pour former des manœuvres qui ne coûtent pas cher. Il doit permettre à des jeunes d’accumuler des compétences afin qu’ils puissent se mouvoir sur le plan professionnel ». Il faut que l’apprentissage puisse être transféré d’une officine à l’autre. Le ministère émet également des réserves sur l’opportunité d’inclure certaines matières dans le référentiel, arguant que « s’il faut que les préparateurs travaillent avec plus de sécurité, il n’est pas souhaitable que la formation centrale donne toutes les compétences ». Les formations à la santé animale, à l’homéopathie ou encore à l’herboristerie seraient du ressort de la formation continue. Quant aux conditions d’exercice, le ministère souligne que « le contrôle des prescriptions doit rester un rôle central du pharmacien » et « qu’il n’est pas prévu que les préparateurs soient autonomes ».

Enfin, la question de la répartition des fonctions au sein de l’équipe est « une réflexion à mener. Il faut maintenir une clarté dans les attributions des uns et des autres et différencier les tâches, tout en veillant à ne pas faire porter à la formation initiale tous les maux et toutes les solutions ».

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