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© Getty Images/iStockphoto
Prix : comment les pharmaciens vont-ils répercuter l’inflation
Inflation sur les prix, hausse des coûts d’exploitation et de l’énergie… L’année 2023 s’annonce plus compliquée sur le plan économique pour les pharmacies que lors des années dominées par le Covid-19. Exemples chez quatre titulaires.
« La hausse de l’inflation va nous obliger à réfléchir et à nous adapter », lance Jonathan Bronner, titulaire d’une pharmacie de quartier à Strasbourg (Bas-Rhin). Pour autant, les pharmaciens sont conscients qu’ils ne sont pas les chefs d’entreprise les plus mal lotis. Avec des trésoreries en bonne santé après trois ans de crise sanitaire, « nous avons un peu de marge de souplesse », reconnaît Géraldine Pépion exerçant à Carquefou, une commune située en périphérie de Nantes (Loire-Atlantique). Si les experts comptables les appellent à la plus grande vigilance, leur discours se veut aussi rassurant auprès de leurs clients. « La trésorerie accumulée devrait absorber le coût de l’inflation », rapporte Guillaume Lafarge, installé à Chauvigny (Vienne), en milieu semi-rural, confiant pour 2023.
Confiant, Jonathan Bronner l’est également, même s’il a vu sa facture énergétique multipliée par 7 en 2022. « Ma pharmacie réalise moins de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires et est donc éligible au bouclier tarifaire sur l’électricité et le gaz », explique-t-il.
Titulaire de la grande pharmacie Bel Air située en centre commercial à Rambouillet (Yvelines), Renaud Nadjahi ne peut pas en dire autant. Il bat en brèche l’idée que les grosses pharmacies sont plus résilientes et ont une plus grande capacité à surmonter les difficultés financières que les autres. « Avec 25 salariés dans l’entreprise, les impacts de l’inflation sont amplifiés sur les frais de personnel. Par ailleurs, la pharmacie s’est robotisée pour gagner en productivité, mais avec la hausse du prix de l’énergie, elle se fait aujourd’hui rattraper par la patrouille », explique-t-il. Il s’élève aussi contre l’enrichissement des pharmacies procuré par le Covid-19. « Cette image reste collée à la peau de la pharmacie et pourtant, les pharmaciens n’ont pas les moyens de rémunérer correctement leurs collaborateurs. Si nos actes ne sont pas revalorisés, la pharmacie perdra en compétences et en services rendus aux patients », alerte-t-il.
Hausse des prix : pas d’autre solution que de les répercuter
La répercussion des hausses tarifaires des laboratoires sur les prix de ventes s’apparente à un casse-tête. « Pour compenser la hausse de ma facture d’énergie, je ne peux le faire que sur les 20 % de mon activité qui ne sont pas administrés. Pour cela, je devrais augmenter mes prix de 9 %, sans compter la hausse tarifaire des laboratoires à répercuter », résume Jonathan Bronner. Renaud Nadjahi est plus catégorique : « Le pharmacien doit augmenter ses prix d’autant, sinon il supportera seul et en totalité l’inflation. »
Guillaume Lafarge et Géraldine Pépion ont l’intention d’appliquer les augmentations tarifaires des laboratoires avec nuance et pragmatisme. Pour le premier, « Je vais maintenir les mêmes coefficients multiplicateurs et ajusterai ensuite mes prix si besoin ». Pour la seconde, « Je ne répercuterai pas l’intégralité des hausses sur les produits pour lesquels les consommateurs sont sensibles au prix ».
![Installation : penser à soi](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2023/07/0d06dbeef48292c1eb30efaa44691.jpg)