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En cas de délestage électrique, allez-vous fermer l’officine ?

Publié le 14 janvier 2023
Par Francois Pouzaud
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OUI

Christophe Dol, titulaire en centre commercial à Angers (Maine-et-Loire), emploie 15 salariés, dont 3 adjoints. Groupement : Le Gall Santé Services ; syndicat : aucun.

Bien que je n’en ai pas envie, je fermerai ma pharmacie par obligation. Elle est située dans un centre commercial et brasse beaucoup de clientèle de passage. Tous nos postes de travail sont informatisés et, compte tenu de la fréquentation, on ne peut travailler sans. De plus, la pharmacie est équipée d’un robot : en période de délestage, on ne pourra pas sortir de médicaments. La pharmacie est ouverte sur la galerie marchande, le temps de la coupure ne sera donc pas un problème sur le plan de la sécurité car nous avons un service de gardiennage et de surveillance à l’entrée. Il faut juste espérer que nous ne connaîtrons pas de coupures d’électricité cet hiver.

NON

Serge Nougier, titulaire d’une pharmacie rurale à Nouic (Haute-Vienne), emploie 1 salarié. Groupement : Optipharm ; syndicat : aucun.

A la suite de la tempête de 1999, notre secteur rural avait été privé d’électricité pendant une dizaine de jours. Je n’ai jamais fermé pendant cette période difficile, nous avons travaillé à la bougie, mis les dossiers en attente le temps que le courant soit rétabli. C’était du bricolage, je l’avoue, mais je pense que pour deux heures de délestage il est possible de travailler de la même façon. Mes clients n’apprécieraient pas que je ferme et, comme ils me font confiance, je pourrais même garder leur carte Vitale – je ne le ferai évidemment pas car ils peuvent toujours en avoir besoin – pour traiter les dossiers en attente de facturation. Je pense aussi que les zones rurales devraient être épargnées étant donné qu’elles ne sont pas les plus consommatrices d’énergie.

NON

Patrick Fabry, titulaire en milieu rural à Plouhinec (Finistère), emploie 4 salariés dont 2 adjoints. Groupement : aucun ; syndicat : aucun.

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Je suis installé en bord de mer. En 30 ans d’exercice, j’ai essuyé trois ou quatre grosses tempêtes ayant provoqué des coupures d’électricité de deux à trois heures à la pharmacie, ce qui correspond à peu près au temps de délestage annoncé par le gouvernement. A chaque fois, la pharmacie est restée ouverte et nous avons travaillé à la lumière des lampes Campingaz. Il faut relativiser l’impact de ces délestages. Au moment des coupures de courant, les gens resteront à leur domicile et la fréquentation des officines diminuera. La porte automatique restant ouverte, la température à l’intérieur de l’officine va vite chuter s’il fait froid et, de ce fait, celle du réfrigérateur, de + 6° au départ, mettra du temps à remonter. Bien que la Bretagne soit une zone tempérée, je ne pense pas que l’on soit à l’abri des coupures car notre région est très dépendante des centrales nucléaires.

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