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L’huile d’onagre

Publié le 5 novembre 2011
Par Nathalie Belin
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Qu’est-ce que c’est ?

• L’huile d’onagre est extraite par première pression à froid des graines d’onagre qui renferment environ 25 % d’huile.

• Elle est riche en acides gras polyinsaturés et notamment en acide gammalinolénique (environ 9 %), faisant partie de la famille des acides gras oméga-6. Elle renferme très peu d’acide alphalinolénique, précurseur des oméga-3 (0,9 g pour 100 g d’huile d’onagre).

• Les compléments alimentaires à base d’huile d’onagre renferment parfois de la vitamine E pour protéger l’huile de l’oxydation.

Où la trouve-t-on à l’état naturel ?

• L’onagre (Œnothera biennis), appelée aussi « herbe aux ânes » ou « primevère du soir », est originaire d’Amérique du Nord. Elle est à présent largement répandue en Europe.

• On la trouve en bordures des routes, sur des sols rocailleux ou sablonneux. La plante, bisannuelle, atteint un mètre de haut.

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• Les fleurs en épis, jaunes, s’ouvrent le soir de juin à septembre. Les graines sont petites, anguleuses et rougeâtres.

Quelles sont ses propriétés ?

• Renfort de la barrière lipidique cutané : l’acide gammalinolénique est l’un des principaux constituants des membranes cellulaires dont il assure la fluidité. Il participe au maintien de l’élasticité de l’épiderme.

• Action anti-inflammatoire : l’acide gammalinolénique favorise la synthèse de la prostaglandine E1 (PGE1) par rapport à la prostaglandine E2. La PGE1 diminue la production de substances chimiotactiques attirant les cellules de l’inflammation. Un déficit en PGE1 a été invoqué dans l’apparition des manifestations du syndrome prémenstruel (gonflement et tension douloureux des seins et du ventre, irritabilité…). Une étude a montré que l’huile d’onagre atténue les mastodynies (gonflement des seins) liées au syndrome prémenstruel.

• Des études suggèrent une action bénéfique chez les sujets souffrant d’eczéma atopique.

• L’huile d’onagre est parfois préconisée pour soulager les états inflammatoires liés à l’arthrite rhumatoïde. Les données sur ce sujet restent contradictoires.

• Elle aurait une action bénéfique sur le métabolisme des lipides en réduisant le taux de cholestérol total et de triglycérides et en augmentant le taux de bon cholestérol.

Quelles sont les autres sources d’acide gammalinolénique ?

L’acide gammalinolénique est également présent en quantité importante dans les huiles de bourrache et de pépins de cassis. On en trouve dans le lait maternel et, en faible quantité, dans les abats. L’organisme est capable d’en fabriquer à partir de l’acide linoléique, ce dernier étant essentiellement présent dans les huiles végétales polyinsaturées (tournesol, maïs, colza…). Il semble que dans certaines situations (excès de cholestérol, diabète, eczéma…) la synthèse d’acide gammalinolénique soit déficiente.

A quelles doses l’utiliser ?

• Dans les manifestations prémenstruelles (mastodynies) : 500 mg à 1 g 3 fois par jour les 10 derniers jours du cycle.

• En prévention de la sécheresse cutanée : 500 mg à 1 g 2 fois par jour.

Plusieurs mois de traitement peuvent être nécessaires avant de ressentir les effets.

Quels sont ses atouts ?

Les Indiens d’Amérique du Nord utilisaient les sommités florales et les racines de l’onagre comme antitussif et contre les maladies de peau.

En Europe, l’huile d’onagre est utilisée depuis le XVIIe siècle en médecine traditionnelle : par voie orale, pour soulager la toux, les troubles de l’estomac, l’asthme ; en application locale pour ses vertus astringentes et cicatrisantes.

Quels sont ses inconvénients ?

• De trop fortes doses d’huile d’onagre peuvent occasionner de légères nausées, des maux de tête ou des selles molles. Une diminution de la dose est alors préconisée.

• L’huile d’onagre ne doit pas être utilisée chez la femme enceinte ou qui allaite. Elle doit être utilisée avec précaution chez les patients épileptiques.

CE QU’IL FAUT RETENIR

• L’huile d’onagre est utilisée pour sa teneur en acide gammalinolénique.

• Elle s’administre par voie orale à la dose de 500 mg à 1 g deux à trois par jour.

• Ne pas la conseiller au cours de la grossesse et de l’allaitement.

Sources : http://www.anses.fr/Documents/NUT-Ra-omega3.pdf ; J. Florentin, J.-C. Hayon, « Plantes médicinales — Traditions et thérapeutiques », Editions Ouest France 2008 ; « Phytothérapie – La santé par les plantes », Edition Vidal.