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Le marché des antiparasitaires dans le rouge en 2011

Publié le 3 décembre 2011
Par Francois Pouzaud
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A l’instar de l’humeur des pharmaciens, le marché vétérinaire pour animaux de compagnie est morose en officine. Il signe une nouvelle baisse après celle de 2010.

Le marché vétérinaire fait grise mine. En juin 2011 (en cumul à douze mois), il recule de 2,3 % en volume, affichant 9 millions d’unités vendues (données IMS). Cette baisse est tirée par le mauvais score des antiparasitaires externes, qui régressent de 1 % en volume et de 13 % en valeur (à fin août, d’après une source IMS Pharmatrend). Or, il s’agit du premier segment du marché, totalisant 49 % de parts en valeur. Les ventes ont tardé à décoller en raison d’un début de saison pauvre en puces, mais ont repris des couleurs à la rentrée.

Vive concurrence des génériques

Comment réagissent les acteurs à ce marché atone ? Victime d’une compétition commerciale agressive, le leader Mérial (Frontline) continue à perdre du terrain, accusant une chute de 6,3 % en valeur (source : IMS en cumul annuel mobile à juin 2011). En revanche, ses principaux rivaux ont bonne mine : Clément-Thékan (+ 10,4 %) est leader du marché en volume, suivi par Biocanina (+ 0,6 %) et Bayer (+ 10 %).

Pourtant, Merial a pu profiter du transfert amorcé des ventes de Frontline – génériqué – vers son produit Frontline Combo, encore protégé par son brevet. Ainsi, sur Frontline, le spot-on chat accuse une chute de 29,3 % en unités, tandis que pour le chien la baisse est de 33,9 %. De même, Frontline spray décline de 10,3 % (en unités). En revanche, Frontline Combo gagne du terrain, progressant de 13 % en unités et de 11,4 % en chiffre d’affaires pour le chat d’une part, de 10,1 % en unités et de 7,6 % en chiffre d’affaires pour le chien. Chez les autres acteurs, Fiprokil gagne 3 points à 17 % de parts de marché en valeur. Chez Biocanina, le passage du témoin entre Pustix Duo (pour chiens), Biocanispot (pour chats) et Tick-Puss porte ses fruits depuis le printemps, soutenu par des investissements publicitaires.

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Se refaire une santé avec les chats

En ce qui concerne les galéniques utilisées, les évolutions sont contrastées : les spot-on, qui s’adjugent près de 90 % des ventes, progressent de 0,6 % en chiffre d’affaires, les shampooings reculent (- 3,4 %), les antiparasitaires externes systémiques encore plus (- 7,2 %), tandis que les colliers se découvrent une nouvelle jeunesse (+ 5,3 %). Pour se reprendre sur ce marché, les pharmaciens devront en 2012 choyer les propriétaires de chats, beaucoup moins médicalisés que les chiens. Mais, alors que le taux de possession d’animaux familiers est passé fin 2010 en dessous du seuil symbolique des 50 % (48,7 % exactement) et que le nombre de chiens diminue (7,59 millions recensés), celui des chats augmente (10,96 millions).

Morosité générale

Sur les autres segments, cela ne va pas beaucoup mieux : les produits pour l’appareil digestif diminuent de 0,1 %, les vermifuges de 6,4 %, la dermatologie par voie générale de 17,07 %, les shampooings pour l’hygiène de 1,45 %. Les laits diététiques, en revanche, représentent le seul segment à progresser (+ 5,32 %).