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LA TENTATION
Depuis plusieurs mois, les syndicats des pharmaciens demandent au gouvernement la légalisation des rétrocessions. Hors-la-loi, cette pratique permet pourtant aux officines de bénéficier de meilleures conditions d’achat et de préserver leurs marges.
Le 2 février, l’UNPF a lancé une enquête auprès de ses adhérents pour savoir s’ils ont constitué une structure de regroupement à l’achat (SRA) ou un groupement d’intérêts économiques (GIE), et, si oui, s’ils ont rencontré des problèmes. Cette préoccupation de l’UNPF n’est pas anodine. En effet, depuis plusieurs mois, de concert avec la FSPF et l’USPO, elle réclame la possibilité pour les officines de réaliser des rétrocessions. « Il faut trouver une structure qui permette d’ouvrir et de matérialiser le décret de 2009 qui a instauré les structures de regroupement à l’achat et les centrales d’achats pharmaceutiques, mais qui est difficilement applicable », explique Michel Caillaud, président de l’UNPF.
Les activités des SRA sont effectivement limitées, puisque, si elles peuvent effectuer des achats groupés, elles ne peuvent pas réceptionner et livrer les officines. Quant aux centrales d’achats pharmaceutiques (CAP,) il semblerait qu’elles rencontrent certaines difficultés à être livrées. La rétrocession paraît alors la solution la plus simple, notamment dans le contexte actuel.
Un encadrement en volume et chiffre d’affaires
« On ne peut pas augmenter la TVA à 7 % – et demain peut-être celle à 19,6 % – sans donner les moyens à la profession de mieux acheter », estime Gilles Bonnefond, président de l’USPO. Michel Caillaud pousse le raisonnement plus loin encore : « Comment peut-on imaginer, alors que nous aurons bientôt des SPF-PL, qu’un pharmacien qui a plusieurs SEL ne puisse pas commander pour ses différentes officines ? » « Il ne s’agit pas pour un pharmacien de devenir grossiste, mais de lui donner un cadre pour avoir des prix compétitifs », résume Philippe Gaertner, président de la FSPF. Les trois syndicats sont d’accord sur le principe d’un encadrement des volumes et du chiffre d’affaires (jusqu’à 5 % du CA). Seul bémol : la FSPF et l’USPO souhaitent que les rétrocessions s’appliquent aux produits de parapharmacie et aux médicaments soumis à la TVA de 7 %, l’UNPF souhaitant inclure les médicaments à 2,1 % de TVA. Quoi qu’il en soit, les laboratoires ne sont pas partants. « L’AFIPA est contre la rétrocession, explique Pascal Brossard, son président. L’officinal n’a pas les moyens d’assurer la traçabilité des médicaments qu’il rétrocéderait à d’autres officinaux. La traçabilité relève de la responsabilité des laboratoires. Que se passerait-il en cas de retrait de lots ? » Un faux problème pour Philippe Gaertner : « Les laboratoires n’ont pas joué le jeu avec les SRA et les autres structures. Tout l’enjeu est le prix fixé par eux. » Pour Gilles Bonnefond, les grossistes n’ont pas non plus participé au fonctionnement des SRA et CAP. Pour l’heure, le gouvernement n’a toujours pas arbitré. « Il y a une véritable attente et le gouvernement doit y répondre », conclut Michel Caillaud.
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