Diététique Réservé aux abonnés

La diversification alimentaire

Publié le 10 mars 2012
Par Denis Richard
Mettre en favori

La diversification alimentaire commence à 4 mois révolus et idéalement avant 6 mois, un âge où le lait maternel ne satisfait plus à tous les besoins de l’enfant. La diversification se prolonge jusqu’aux environs de 2 ans.

Comment la réaliser ?

• Progressivement, avec un seul changement à chaque fois (forme ou saveur).

• L’ordre d’introduction des aliments suit une séquence qui peut être adaptée au contexte sociofamilial et aux habitudes culturelles ou religieuses, mais il doit garantir une bonne tolérance digestive de l’alimentation.

• Une diversification commencée avant 4 mois révolus pourrait entraîner une prise de poids trop rapide et augmenter, selon plusieurs études, le risque de surcharge pondérale ultérieure. Elle entraîne des carences nutritionnelles si l’apport lacté est < 500 ml/j (calcium, fer, acides gras essentiels). Ne pas donner autre chose que du lait (maternel ou 1er âge) avant 4 mois.

• L’introduction de farines ou de jus de fruits (sans intérêt nutritionnel) avant 4 mois révolus expose à un risque accru d’allergie.

Publicité

• Proposer à l’enfant de goûter les aliments nouveaux sous la forme d’une cuillère à café, sans le forcer à avaler. Proposer à nouveau, quelques jours plus tard, le même aliment en cas de refus.

• Il n’est pas justifié de retarder l’introduction des aliments les plus allergéniques, y compris chez les enfants atopiques : ainsi, il est possible d’introduire entre 4 et 6 mois arachide, kiwi, litchi, fruits à coque (noix, amandes), céleri, œuf, etc.

• Proscrire le gluten (pain, gâteaux, viennoiseries, pâtes) avant l’âge de 4 mois. L’introduire idéalement entre le 4e mois et le 6e mois révolus, par petites quantités, tout en maintenant l’allaitement maternel.

• A partir d’un an, l’enfant consomme les mêmes aliments qu’un adulte. Il explore de nouvelles saveurs et textures.

• Ses besoins restent toutefois différents. Limiter l’apport en protéines (50 g une fois/j) et ne pas limiter les graisses. Limiter au maximum les produits sucrés (sodas, sirops, confitures), qui n’apportent rien d’autre que des calories rapidement disponibles.

Quel est l’intérêt des « petits pots »

• Les aliments industriels pour nourrissons et enfants < 3 ans satisfont à des contrôles stricts au regard de la législation européenne et française.

• Ils sont adaptés aux besoins de l’enfant en protides, lipides, glucides, minéraux, et n’excèdent pas des seuils maximaux en pesticides, nitrates et sel (inutile de les supplémenter en sel).

• Ils n’apportent toutefois pas d’avantage par rapport à une alimentation « maison ».

Quelle place pour le lait ?

• Le lait (« 1er âge » ou « pour nourrisson », puis de préparations dit « de suite » ou « 2e âge » de 6 à 12 mois, puis « de croissance » de 12 à 36 mois) demeure l’aliment de base. Le bébé doit en absorber au moins 500 ml/j au moins jusqu’à 1 an. Ainsi, à 8 mois, il reçoit 4 repas/j : 2 biberons et 2 repas diversifiés. Entre 1 an et 3 ans, maintenir une consommation de 250 à 500  ml de lait dit « de croissance » (enrichi en vitamine D, acides gras polyinsaturés et fer).

• Le lait de vache est déconseillé avant l’âge de 1 an et pas utilisable dans l’alimentation avant 3 ans.

• Ne jamais donner de lait d’un autre animal (brebis, chèvre, etc.) à un nourrisson.

Sources : Société française de pédiatrie ; « Nutrition de la conception à l’enfance : certitudes et perspectives », 58 pp., Institut français pour la nutrition (2009), www.ifn.asso.fr/publications/actes/pdf_actessympoifn-02-2009.pdf ; Girardet J.-C. (coord.), « Diversification alimentaire de l’enfant », Arch. Péd. (2010), 17 (suppl. 5), pp. 189-228.