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- Comment éviter les impairs thérapeutiques
La suspension buvable Doliprane, administrée avec une pipette différente de celle prévue pour prélever la bonne dose de paracétamol, est le premier médicament source d’erreurs médicamenteuses en ville. « En 2010, il a été l’objet de 300 appels au centre antipoison et de toxicovigilance de Nancy », raconte Elisabete Gomes, pharmacienne attachée de service, lors de la conférence « Erreurs thérapeutiques : comment aider vos patients à déjouer les pièges des médicaments ? ». « La confusion de pipettes avec la suspension buvable d’Advil vient juste derrière avec 290 appels en 2010 », poursuit-elle. Deux tiers des erreurs d’administration en pratique de ville concernent en effet les enfants : 42 % ont moins de 10 ans, parmi lesquels 80 % ont moins de 5 ans, selon les statistiques de Nancy.
Céline Moulut, pharmacienne exerçant à la fois en officine et au CAPTV de Nancy, attire une nouvelle fois l’attention sur la méconnaissance des conditionnements à la fois de la part des prescripteurs et des professionnels de la pharmacie : elle donne pour exemple la pipette d’Advil pour laquelle la graduation 1 kg correspond à une dose de 7,5 mg d’ibuprofène, alors que, pour la suspension buvable d’Ibuprofène Mylan, la graduation 1 kg correspond à 10 mg d’ibuprofène. « Un produit égale une pipette dédiée », conclut Céline Moulut.
Autres erreurs évitables, celles qui surviennent au cours de la préparation d’un médicament, et en particulier au cours de la reconstitution des antibiotiques pédiatriques ou de leur administration. La vigilance est également de mise au comptoir lorsque plusieurs membres d’une famille sont malades et se voient prescrire les mêmes médicaments mais avec des dosages différents. D’où l’importance de bien séparer chaque ordonnance (une par sac étiqueté au prénom du patient) et d’en expliquer le pourquoi aux parents.
« ERREURS THÉRAPEUTIQUES : COMMENT AIDER VOS PATIENTS À DÉJOUER LES PIÈGES DES MÉDICAMENTS » ?, 26 MARS
Erreur ou accident thérapeutique ?
Une erreur thérapeutique découle d’un mésusage d’un médicament et elle est par définition évitable, à la différence d’un accident thérapeutique dû à un effet indésirable survenant dans le cadre de l’utilisation normale d’un médicament. La première relève de la toxicovigilance, le second de la pharmacovigilance.
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