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Le vitiligo

Publié le 21 avril 2012
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Qu’est ce que le vitiligo ?

• Le vitiligo est une maladie de la peau caractérisée par l’apparition de taches blanches dépigmentées ou macules achromiques, aux contours nets, plus prononcées sur peaux colorées ou bronzées, du fait du contraste avec la peau « normale » qui reste ou devient pigmentée. Ces taches sont souvent bilatérales et symétriques et augmentent en surface et en nombre avec le temps. Les lésions sont de dimensions et de localisations variables (dos des mains, pieds, visage, coudes et genoux, organes génitaux). Il est très probable que les zones traumatisées régulièrement soient plus susceptibles d’être le siège du vitiligo : c’est le phénomène de Koebner.

• La dépigmentation correspond à une destruction localisée de mélanocytes, cellules de la couche basale de l’épiderme responsables de la production de mélanine. Il en résulte un défaut de production de mélanine, pigment protecteur des rayons solaires et responsable de la coloration de la peau et des poils.

• D’origine mal connue, cette dermatose apparaît le plus souvent entre 10 et 20 ans, et touche 1 % de la population mondiale. Plusieurs hypothèses ont été émises sur ses étiologies (mécanisme auto-immun, origine génétique, accumulation de neuromédiateurs ou de radicaux libres lors d’un stress psychoaffectif, microtraumatismes chimiques de la peau…).

• Le diagnostic est clinique. L’examen en lumière de Wood (spectre violet et ultraviolet) permet d’observer si le déficit mélanocytaire est partiel ou total et d’évaluer la progression de la maladie.

Quels sont les traitements ?

En plus d’un soutien psychologique souvent nécessaire, un traitement symptomatique peut être mis en œuvre en raison du retentissement parfois majeur du vitiligo sur la qualité de vie des malades. L’objectif du traitement est d’obtenir la repigmentation des macules achromiques.

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• La stimulation de la prolifération des mélanocytes encore présents peut être obtenue par différentes techniques :

– La photothérapie UVB en cabine, qui a démontré son efficacité, est le traitement de première intention des vitiligos généralisés. Les résultats sont variables, la recoloration étant souvent partielle et transitoire.

– La photochimiothérapie orale (ou puvathérapie) utilise les UVA, avec prise orale de médicaments photosensibilisants de la classe des psoralènes (Mélanidine) 2 heures avant la séance. Cette technique est de moins en moins utilisée en raison de ses nombreux effets secondaires : troubles digestifs, risque de carcinogenèse cutanée chez les patients ayant effectué un grand nombre de séances.

– La photochimiothérapie locale utilise l’action naturelle du soleil (héliothérapie), avec application locale préalable de psoralènes.

– Les dermocorticoïdes de forte activité (Dermoval, Diprolène, Betneval) et le tacrolimus topique, inhibiteur de la calcineurine (Protopic), immunomodulateur topique, sont indiqués essentiellement pour les vitiligos peu étendus. Le tacrolimus topique est intéressant pour traiter les lésions du visage ou des plis (hors AMM).

• Des autogreffes ultraminces d’épiderme ou de mélanocytes seuls, prélevés sur les zones de peau saine du sujet lui-même, peuvent être pratiquées.

• Pour les vitiligos très extensifs, il est possible de recourir exceptionnellement à une dépigmentation chimique des zones encore pigmentées. Dans ce cas, la protection solaire ultérieure est indispensable.

Quelles en sont les conséquences ?

• Mis à part le préjudice esthétique, parfois majeur, le vitiligo n’a pas de retentissement organique à long terme. Cette dermatose n’est ni infectieuse, ni contagieuse, ni douloureuse.

• Les zones dépigmentées présentent cependant une photosensibilité accrue. Le risque de coup de soleil et de cancers cutanés est augmenté, d’où l’intérêt d’utiliser des écrans solaires lors d’expositions prolongées au soleil. L’exposition modérée avec ou sans protection solaire selon les cas n’est pas contre-indiquée.

CONSEILS À L’OFFICINE

• Un maquillage correctif permet de masquer les zones atteintes de vitiligo (Couvrance, Dermablend…).

L’Association française du vitiligo développe des ateliers de formation en maquillage correctif.

• Les autobronzants (Viticolor, Bariésun autobronzant) assurent une coloration durable (3 à 5 jours).

A appliquer sur la zone dépigmentée.

• Certaines précautions permettent de limiter les microfrottements : serviettes et gants de toilette doux, bijoux légers, vêtements amples, rasoirs mécaniques …

Pour en savoir plus, consultez le site Internet de la Société française de dermatologie : http://dermato-info.fr/

Sources : Association française du vitiligo, www.afvitiligo.com ; Fiche Vitiligo, www.orpha.net ; Thèse de Docteur en Pharmacie de Camille Drumel, Le vitiligo : physiopathologie et traitements : état des connaissances en 2010 ; Site internet du dermatologue Philippe Abimelec, www.abimelec.com.