La sarcopénie

Qu’est-ce que la sarcopénie ?

La sarcopénie est une diminution progressive de la masse musculaire squelettique liée à l’âge. Il s’agit surtout d’une atrophie des fibres musculaires de type II (fibres à contraction rapide sollicitées lors d’exercices brefs mais intenses).

Comment est porté son diagnostic ?

Le diagnostic est difficile à établir car il doit tenir compte non seulement de la réduction de la masse musculaire (qui peut être appréciée par la mesure de la circonférence brachiale et du mollet et par l’absorptiométrie biphotonique aux rayons X, en utilisant le même appareil de mesure que celui de la densité osseuse minérale), mais aussi de l’altération de la fonction musculaire.

Quelles sont les étiologies ?

• La diminution de l’activité physique et la sédentarité liées à l’âge altèrent la fonction musculaire.

• Le déséquilibre entre les processus de synthèse et de dégradation protéique : chez la personne âgée, les acides aminés d’origine alimentaire sont séquestrés par les territoires splanchniques (foie, intestin) et sont donc moins disponibles pour participer à la synthèse protéique musculaire. Alors que sous l’effet de certains médiateurs de l’inflammation, comme les cytokines, le catabolisme protéique est accru chez le patient âgé qui, à chaque épisode pathologique aigu, puise dans ses réserves musculaires.

• Les facteurs hormonaux : la synthèse d’hormones anabolisantes comme la testostérone, l’hormone de croissance et l’insulingrowth factor diminue avec l’âge.

• Les troubles nutritionnels : chez les personnes âgées, il y a une diminution de la consommation protéique du fait de troubles de l’odorat et du goût, de facteurs socioéconomiques, d’un mauvais état buccodentaire ou de troubles cognitifs. Par ailleurs, la polymédication, fréquente chez le patient âgé, peut majorer les troubles de l’appétit.

Quelles sont les conséquences de la sarcopénie ?

• Une altération de la fonction locomotrice : la sarcopénie induit une fatigabilité et des difficultés motrices qui augmentent les risques de chutes et de fractures.

• Des modifications métaboliques : diminution de la masse maigre au profit de la masse grasse (ce qui modifie les volumes de distribution des médicaments et allonge les demi-vies des médicaments liposolubles), baisse de sensibilité à l’insuline (les muscles étant un site de captation du glucose) et baisse de la densité osseuse aggravant les conséquences d’une chute.

• Une diminution de la réserve d’acides aminés provoquant une baisse des défenses immunitaires et un retard de cicatrisation.

EN PRÉVENTION

• Augmenter les apports protéiques chez la personne âgée (1 à 1,2 g/kg/j contre 0,7 à 0,8 g/kg/j chez l’adulte jeune) : ajouter aux plats des dés de jambon ou de poulet ou les saupoudrer de poudre de lait (3 cuillers à soupe = 8 g de protéines), de gruyère râpé (20 g = 5 g de protéines) ou de jaune d’œuf dur écrasé (1 jaune = 3 g de protéines).

• Eviter des périodes de jeûnes nocturnes trop longues en retardant l’horaire du dîner et en avançant celui du petit déjeuner.

• Dans la mesure du possible, promouvoir une activité physique régulière car elle permet de conserver la masse musculaire et stimule l’appétit.

• Conseiller des visites régulières chez le dentiste afin de prévenir les difficultés de mastication, lesquelles entravent, notamment, la consommation de viande.

• Le cas échéant, corriger une dénutrition (qui aggrave la sarcopénie) par des compléments nutritionnels oraux hyperprotidiques comme Fortimel, Resource, Clinutren HP….

• Eviter la prise de médicament et d’eau en début de repas (risque anorexigène).

Sources : Isabelle Bourdel-Marchasson, « Troubles nutritionnels chez le sujet âgé », « Revue du praticien », vol. 58, 31 mars 2008 ; « Actualités pharmaceutiques », « Les troubles iatrogènes du goût », n° 515, avril 2012 ; « Vidal Recos », 4^e édition, « Enrichissement alimentaire chez la personne âgée » ; www.senioractu.com, « Nutrition, vieillissement et muscle : sarcopénie ou sarcoporose ».